Depuis l'automne dernier, les assureurs composent avec une situation de taux souverains historiquement bas qui les contraint à une grande prudence dans la gestion de leur collecte nouvelle.
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De mémoire de professionnel, c'est du jamais vu ! «On pensait avoir touché le fond lorsque, fin 2014, le taux de l'OAT dix ans est tombé sous la barre des 1 %, mais on se trompait puisqu'il a enfoncé le plancher des 0,5 % en mars ! », commente Gilles Ulrich, directeur général du groupe Le Conservateur. Dès le mois d'octobre 2014, alerté par la division par deux de l'indice de référence du marché (l'OAT 10 ans atteignait encore 2,4 % en janvier 2014), le gouverneur de la Banque de France et président de l'autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) Christian Noyer sonnait l'alerte et incitait fermement les compagnies à baisser leur taux de rémunération tout en augmentant leurs provisions pour l'avenir. «Je veillerai à ce qu'[elles] le fassent, car nous ne voulons pas qu'elles se mettent en risque«, précisait-il alors. Peu apprécié sur le moment, le propos a indiscutablement porté.
Repli
L'an passé, les acteurs du marché ont, dans leur grande majorité, réduit le taux de leurs supports en euros de 20 à 30 centimes, voire parfois davantage, et le rendement moyen a flanché à 2,5 % (contre 2,8 % en 2013). Massivement investis en obligations (dont plus d'un tiers d'obligations privées), les fonds en euros ont dû composer avec la chute libre des taux souverains et un Cac 40 très volatil (- 0,5 % en 2014), qui a limité les marges de manœuvre sur les marchés boursiers.
Tout laisse à penser que la tendance baissière sera encore plus forte en 2015. «Le contexte de taux bas pénalise...