Des centaines de millions d'euros sont consacrés chaque année à l'action sociale par les groupes de protection sociale. Mais avec l'accord national interprofessionnel et la fin des désignations, tous les assureurs pourront allouer des budgets à l'action sociale pour séduire les entreprises. Enquête dans les méandres de l'assurance collective.
L'action sociale des groupes de protection sociale (GPS) a souvent été évoquée au printemps, lors des débats houleux sur l'accord national interprofessionnel (ANI). Comme les services de soins et d'accompagnement des mutuelles, ces activités font en effet partie de l'ADN des GPS et les différencient des autres organismes d'assurance. Elles expliqueraient parfois la préférence que portent les partenaires sociaux aux organismes paritaires. «En complément des garanties, les institutions de prévoyance offrent un accompagnement social aux entreprises et aux branches professionnelles. Cette action sociale permet d'aider les salariés et leurs familles dans les moments difficiles, et de soutenir leurs projets. Elle marque l'engagement des institutions dans les domaines liés à leur métier : accès aux soins de santé, action en faveur des personnes en perte d'autonomie, retour à l'emploi...», peut-on lire sur le site du Centre technique des institutions de prévoyance (Ctip). Mais quelles sont l'importance et la nature réelles de cet engagement social ? Et qu'englobe-t-il précisément ?
En fait, si l'existence d'une direction action sociale au sein des GPS est bien connue du monde de l'assurance, la réalité concrète de ses réalisations l'est beaucoup moins. Car l'action sociale a longtemps été financée sur un budget global, issu à la fois des ressources des institutions de retraite complémentaire (secteur non concurrentiel) et des institutions de prévoyance (les activités concurrentielles).