Coté face tout semble sourire aux assureurs, de nouveau portés par le succès de l’assurance vie qui, après avoir connu un trou d’air en 2012, redevient le placement privilégié des Français loin devant le livret A. Mais côté pile, le tableau est plus contrasté. L’afflux de collecte nouvelle (135 Md€ en 2015, dont 108 milliards drainés par les seuls fonds en euros) pose évidemment la question de sa gestion au long cours dans un contexte dominé par un taux de l’OAT dix ans au plancher, une Bourse ultravolatile et un cadre prudentiel resserré qui limite les marges de manœuvre en matière de diversification. Cette conjoncture tendue rebat les cartes autour de quelques enjeux clés.
Fonds en euros, la fin du produit universel ?
C’est ce qu’a affirmé sans ambages Nicolas Moreau, PDG d’Axa France fin novembre 2015 lors de la présentation des nouvelles orientations des métiers d’épargne de sa compagnie. « Depuis 1982, année où l’OAT dix ans culminait à 17 %, les taux longs n’ont cessé de baisser. Les obligations s’appréciant mécaniquement dans ce cas, cela a permis aux détenteurs de fonds en euros de s’enrichir dans un univers de risque maîtrisé. Cette configuration est révolue et cela signe la fin des produits d’épargne universels rémunérateurs et garantis. Pour chercher du rendement, il faut sortir des sentiers battus et accepter une part de risque. »
En 2015, l’OAT dix ans est tombé sous la barre symbolique des 1 % (taux proche de 0,5 % au premier trimestre 2016). Cette nouvelle chute, combinée à des marchés boursiers en dents de...