À l’époque, Charles Aznavour se « voyait déjà en haut de l’affiche », mais ne s’imaginait surement pas prophète lorsqu’il suggérait dans Emmenez-moi que « la misère serait moins pénible au soleil ». En 1967, la perspective de couler ses vieux jours au soleil ou sous les tropiques relevait de l’utopie pour les jeunes et les actifs. Un demi-siècle plus tard, ce sont les montants des pensions de retraite actuels et futurs qui semblent tout sauf « for mi dables », toutes générations confondues. Au point d’inciter toujours plus de retraités à prendre la poudre d’escampette, tant pour y chauffer leurs vieux os que pour y vivre décemment. Rien de plus simple à première vue, puisqu’une pension de retraite, principale et complémentaire, peut-être perçue par son bénéficiaire en n’importe quel point du globe. La facilité est tout aussi évidente en termes de soins, puisque « la sécu » a multiplié les conventions internationales permettant à ses assurés d’être pris en charge et remboursés (presque) partout dans le monde. Mieux : l’essor du transport aérien low-cost abolit les distances avec les enfants et les petits enfants restés en métropole.
Le soleil, oui, mais pas que
La recherche d’un climat chaud, peu humide et ensoleillé en toutes saisons n’explique pas ce qui ressemble de plus en plus à une fuite des cheveux blancs. Les données compilées par la Caisse des Français de l’étranger (CFE) illustrent l’ampleur du phénomène : plus d'un million de retraités résident aujourd’hui hors de France, contre moins de la...