Conditions d'exercice rendues de plus en plus difficiles par le contexte économique, incertitudes liées à la réglementation... Dafsa revient sur les profonds bouleversements auxquels les professionnels de la gestion de patrimoine font devoir faire face.
chef de projet senior au sein du pôle études Dafsa.
Courtiers, CGPI, réseaux salariés des assureurs, banques privées... tous sont atteints dans leur activité de gestion de patrimoine depuis le début de la crise de 2007. En premier lieu, la profession souffre du changement de comportement de la clientèle. Cette dernière a en effet intégré que la crise n'est pas passagère, comme on pouvait dans un premier temps l'espérer, mais bien durable. Aussi, les ménages privilégient-ils nettement la préservation de leur patrimoine à tout autre objectif. L'augmentation de l'aversion au risque qui en découle favorise par conséquent les placements pas ou très peu exposés aux marchés financiers. Or, comme le mode de rémunération des gestionnaires de patrimoine repose paradoxalement non pas sur le conseil, mais essentiellement sur la gestion d'actifs, cela touche le cœur de leur business model.
Une clientèle fragilisée
A ceci s'ajoutent d'autres paramètres qui rendent plus difficile le dégagement de marges pour ces professionnels. Tout d'abord, la crise économique frappe aussi la clientèle patrimoniale dont les revenus peuvent être affectés ou les projets reportés, entraînant alors une diminution des affaires pour le gestionnaire. C'est ainsi que sur le segment de clientèle de gestion privée, dont le cœur est constitué de professions libérales, une certaine stagnation voire une légère diminution des revenus est observable même parmi les professions les plus lucratives. Autre illustration, cette fois sur le segment de clientèle de gestion de fortune qui est marqué par un...