Confrontés à un environnement socio-économique toujours fragile et des clients plus volatiles, les assureurs doivent composer avec un certain nombre d'inconnues.
La hausse de la collecte va-t-elle se poursuivre ?
Les chiffres 2013 dévoilés par la FFSA marquent le retour de l'assurance vie parmi les placements préférés des Français. «Le cocktail sécurité-rendement semble de nouveau convaincre et l'exode vers les livrets défiscalisés s'est calmé », constate Bernard Spitz, son président. L'an dernier, la collecte du livret A, dont le taux de rémunération est tombé à 1,25 %, a en effet été plus que divisée par deux (12 Md€ contre 28 Md€ en 2012). En janvier 2014, assurance vie et livret A étaient de nouveau au coude à coude avec des rentrées nettes respectives de 1,4 et 1,6 Md€, puis, en février, le balancier a penché en faveur de l'assurance vie (+2,4 Md€ de collecte nette contre - 210 M€ pour le livret A). Ce mouvement de yoyo témoigne, selon l'économiste Philippe Crevel, «du goût des Français pour ces deux catégories de placements souples et sécurisés», mais également «d'un comportement un peu schizophrène d'épargne où l'on cherche à la fois à puiser dans son bas de laine tout en l'augmentant». Le niveau toujours élevé des prestations versées (18,7 Md€ cumulés sur les mois de janvier-février et encore 12,1 Md€ en décembre 2013) confirme que la reprise du marché de l'assurance vie demeure tributaire d'un contexte économique incertain propice aux mouvements de rachats, un phénomène qui «tend à se banaliser avec la maturité des contrats qui dans leur grande majorité ont plus de dix ans», précise Philippe Crevel.
Plus erratique, la remontée de l'assurance vie devrait cependant se poursuivre...