Marqués par une baisse sensible de leur rentabilité, les fonds en euros ont malgré tout capté en 2010 l'essentiel de la collecte d'assurance vie et plus des deux tiers des flux financiers des épargnants. 2011 s'annonce sous de moins bons auspices.
Les années se suivent... et ne se ressemblent pas forcément. Alors que l'an passé, le président de la FFSA, Bernard Spitz, et son délégué général, Jean-François Lequoy, avaient salué avec optimisme le regain d'activité du marché et le retour aux niveaux de collecte de 2006, leur propos s'est fait plus mesuré en janvier 2011, lors de la traditionnelle présentation des résultats annuels du secteur.
Certes, avec une collecte brute de 144,1 Md€ - en croissance de 4 % - et des versements qui ont encore monopolisé près de 70 % des flux d'épargne financière des ménages, l'assurance vie restent « le placement préféré des Français, comme s'est réjoui Jean-François Lequoy. Mais, a-t-il tempéré dans la foulée, le contexte financier difficile a contraint les assureurs à opérer dans un environnement particulièrement délicat marqué à la fois par des taux historiquement bas et une baisse des marchés actions. » Résultat, en 2010, la performance moyenne des fonds en euros a chuté d'environ 40 points de base par rapport à 2009 et devrait se situer aux alentours de 3,3 %. Ce qui, compte tenu d'une inflation annuelle de 1,5 %, équivaut à un taux de rendement réel inférieur à 2 %, « trois fois moins élevé qu'au début des années 1990 » précise Gilles Ulrich, directeur général du Conservateur.
Sérieusement concurrencés par les placements de trésorerie (depuis début février, le taux du livret A est remonté à 2 %) et menacés par un nouveau tour de vis fiscal, les fonds en euros - qui ont encore absorbé...