Onde de choc et résistance. Ces cinq mots résument assez bien l’exercice ultra agité de 2022 marqué par un krach obligataire qui, en l’espace de quelques semaines, a rebattu en profondeur les cartes financières du marché de l’assurance vie.
Pour Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, le constat s’impose : « Dix ans après l’annus horribilis de 2012 [qui s’était soldée par une collecte nette négative de -6,3 Md€, NDLR], l’assurance vie a prouvé sa résilience dans un contexte pourtant bien compliqué. » Ayant engrangé l’an dernier une collecte nette de 14,3 Md€, le marché « renoue avec la moyenne de ces dix dernières années », ajoute l’expert. Certes, ce chiffre fait pâle figure par rapport aux 22,4 Md€ de flux nets drainés par le marché l’an passé. Mais, pour mémoire, le cru exceptionnel de 2021 (148,6 Md€ de collecte brute selon les derniers chiffres publiés par France assureurs) faisait lui-même suite à un exercice 2020 plombé par la crise sanitaire qui avait poussé le chiffre d’affaires du secteur sous la barre des 120 Md€ (116,4 exactement contre 144,6 Md€ en 2019) et la collecte nette en territoire négatif (-2,4 Md€ contre +21,9 en 2019).
Maintenir le cap
Renouant avec son rythme de croisière, le paquebot épargne-vie (1 842 Md€ fin 2022, dont 75 % placés sur des fonds euros) est donc parvenu à maintenir son cap malgré la tourmente économico-financière déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022. « L’année a été marquée par une montée des risques géopolitique, économique et climatique sans précédent », confirme Florence Lustman, présidente de France assureurs au moment de dévoiler le 30 mars dernier le bilan annuel de l’assurance. Commentant les résultats d’un sondage exclusif mené par le...