Après une année 2023 marquée par une collecte nette limitée (+4 Md€), l’assurance vie a fortement accéléré en 2024 (+30 Md€). Boostée par les bancassureurs, soutenue par un redressement de l’activité sur les fonds euros et portée par le segment patrimonial, la collecte a retrouvé des couleurs. Décryptage du 16e baromètre de l’épargne-vie individuelle 2025 avec Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du cabinet de conseil en assurance Facts & Figures.
Selon le 16e baromètre de l’épargne-vie individuelle 2025 du cabinet de conseil Facts & Figures, l’assurance vie signe un retour attendu en 2024. Après une année 2023 marquée par une collecte nette chiffrée à 4 Md€ (selon France assureurs), un changement de vitesse s’est opéré avec une collecte nette positive de 30 Md€, soit une hausse de 26 Md€ en un an. « Les Français sont massivement revenus vers l’assurance vie », confirme Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Facts & Figures.
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Le marché global de l’assurance vie et des PER individuels atteint 158,6 Md€ de collecte brute, soit près de 20 Md€ de plus qu’en 2023. Ce rebond tient autant à la stratégie offensive des bancassureurs qu’à un regain de confiance des épargnants face à des rendements stabilisés. « En 2024, les bancassureurs ont pleinement rouvert les vannes de l’épargne, avec un objectif clair : éviter une nouvelle décollecte sur les fonds euros », ajoute-t-il. Leur part de marché dans la collecte brute progresse encore, passant de 62 % en 2022 à 65 % en 2024. « Cette reprise de contrôle s’est traduite par une priorisation des offres d’épargne dans les réseaux d’agences, au détriment d’autres lignes produits », précise-t-il.
Le segment standard repasse ainsi en positif avec une collecte nette estimée à +2 Md€ (vs -18 Md€ en 2023). Une inversion de tendance rare depuis 2019 où la collecte nette était de -2,1 Md€. « Les banques ont arbitré leur temps commercial : afin de pouvoir diluer à la hausse le rendement moyen de la poche obligataire, les réseaux bancaires ont eu les moyens et la consigne de ramener de la collecte sur les fonds euros », observe le fondateur de Facts & Figures.