Comment caractériser aujourd'hui l'action sociale des groupes de protection sociale ?
Depuis une dizaine d'années, l'action sociale des GPS est séparée entre retraite et activités concurrentielles. Comme les fédérations Agirc et Arrco coordonnent étroitement l'action sociale retraite dans le cadre des orientations prioritaires, elle n'a pas été jusqu'ici forcément appréhendée comme un facteur de différenciation. Il y a donc souvent eu davantage d'efforts d'innovation dans l'action sociale du côté de la prévoyance, avec une visée plus directement mercantile, et des activités tournées notamment vers la prévention et la santé au travail.
La mise en œuvre de l'ANI va-t-elle changer les choses ?
L'ANI et la fin des désignations ont pour effet immédiat de banaliser l'offre santé collective. On peut donc s'attendre à ce que la valeur ajoutée des offres santé se déplace sur les services et sur la prévention. En parallèle, la solidarité intergénérationnelle va se renforcer, car les retraités auront intérêt à rester chez l'assureur dont ils dépendaient en collective. Dans ce contexte, toutes les activités d'action sociale des GPS, y compris celles qui dépendent de la retraite et qui concernent les plus âgés vont revêtir un nouvel attrait aux yeux des entreprises.
Pourquoi des actions concernant les retraités vont-elles intéresser les entreprises ?
Toutes les actions autour de l'aide aux aidants, qui peuvent permettre de réduire l'absentéisme des salariés aidants, peuvent intéresser l'employeur. De plus, ce que feront les GPS pour améliorer la santé des personnes âgées aura des répercussions sur la sinistralité chez les retraités et donc, par effet de ricochet, sur le coût des garanties des actifs assumé par l'entreprise. Ensuite, les partenaires sociaux seront sensibles au fait que les retraités de l'entreprise aient un accès privilégié à certains services.