Comment expliquez-vous l'engouement des acteurs pour l'assurance complémentaire santé ?
Le marché de la santé est aujourd'hui l'un des derniers leviers de développement des assureurs dans un contexte de crise et face à l'essoufflement de l'assurance vie. C'est un marché dynamique. Depuis plusieurs années, la croissance affichée est de 4 à 6 % par an et c'est une activité peu consommatrice en fonds propres. Mais le revers de la médaille est que le marché est devenu hyper concurrentiel et les acteurs ont tendance à développer des politiques commerciales suicidaires avec notamment la pratique des "mois gratuits".
Dans ce contexte, comment peuvent-ils se différencier ?
Pour se différencier aujourd'hui, il faut changer les politiques commerciales et mieux vendre ces produits santé. Mais il faut surtout faire évoluer les produits et les garanties. Il est capital de revenir aux fondamentaux de l'assurance plutôt que d'être dans le remboursement de dépenses de consommation. L'optique, par exemple, relève plus de la consommation que du risque.
La performance commerciale sera donc un des prochains défis à relever pour les organismes de complémentaire santé ?
Oui. Il va falloir concentrer les efforts sur la commercialisation des produits. Mais la performance opérationnelle sera également un défi. Les assurés ne pourront pas accepter encore longtemps des augmentations de cotisations tous les ans et les acteurs du marché vont devoir accepter d'avoir des marges opérationnelles plus faibles. Il est important d'avoir une vraie réflexion sur les réseaux, la gestion, etc. Et cela ne sera pas sans conséquence sur les mutuelles et les groupes paritaires notamment, qui pourraient mener leurs futurs rapprochements avec un souci accru de la performance opérationnelle au détriment d'engagements sociaux trop généreux.