Quel sera l'impact de l'ANI sur les mutuelles ?
Comme entreprises monoproduit, les mutuelles sont très sensibles à toute modification réglementaire sur ce marché. Elles ont aussi plus de difficultés à supporter les coûts d'infrastructures que représentent les frais de siège, les réseaux commerciaux et les dépenses marketing. Après dix ans de désengagement du régime obligatoire où la taille du marché a presque doublé de façon rentable, du moins pour l'assurance individuelle, l'ANI marque une rupture : l'assurance santé complémentaire va devenir largement obligatoire sous une forme collective. Les produits vont vraisemblablement se standardiser et les marges assurément s'écraser. Après le temps des fusions de mutuelles entraînant des "empilements de coûts", le temps de la rationalisation est venu.
Quelles sont les mutuelles concernées au premier chef ?
Le déplacement de clientèle de l'individuel vers le collectif va surtout affecter les mutuelles interprofessionnelles. La redistribution des cartes va dépendre de plusieurs aspects : la proportion d'actifs assurés à titre individuel dans chaque portefeuille, l'existence ou non de clause de désignation, la capacité de la mutuelle à mobiliser des commerciaux pour démarcher les TPE/PME touchées par l'ANI. En tout état de cause, n'oublions pas que la rentabilité du métier va s'éroder. Si toutes ne mourront pas, toutes seront donc touchées.
Dans quelle situation se trouvent les plus petites mutuelles ?
Les plus petites mutuelles, dont le portefeuille vieillissant comporte peu de salariés et pas de collectif, seront en fait peu affectées à court terme, si ce n'est par la pression concurrentielle...