Le terme de micro-assurance est-il toujours adéquat selon vous ?
Ce vocable est réducteur et constitue un raccourci contestable car il ignore la diversité des situations, comme si la protection du plus grand nombre, des classes populaires ou moyennes, étaient secondaires. Le terme peut se justifier quand on parle d’assistance ou quand on est une ONG. Mais au-delà, cette vision minimaliste low cost ne correspond pas aux besoins ou demandes des « classes moyennes » ou populaires et des cadres, qui ne s’assurent toujours pas ou fort peu en Afrique. Or, l’enjeu économique, sociétal et politique, est plutôt de développer une assurance pour tous dans les pays en développement, émergents ou moins avancés, dans lesquels moins de 20 % de la population disposent d’une couverture contre les risques accident, maladie, décès et dommages aux biens.
Quelle démarche pragmatique doit présider à la conception de ces nouveaux produits d’assurance pour tous ?
Il s’agit d’abord de comprendre la demande et les besoins d’une population étendue et qui varie d’une région à l’autre pour mutualiser le risque et proposer une couverture assurantielle viable. Or, les assurances occidentales sont devenues de plus en plus techniques, statistiques et financières. Il faut donc revenir aux fondamentaux du métier avec une approche polyvalente, transversale, sociologique, culturelle. La réduction des frais de gestion et d‘acquisition est essentielle. Mais cela ne suffit pas.
Quels maillons faibles requièrent de la vigilance ?
L’excellence opérationnelle doit s’exercer à trois niveaux qui devront nécessairement faire l’objet d’investissements stratégiques. En premier lieu, la formalisation des procédures, la refonte des systèmes...