Quels sont les fondements d'un recours à un gestionnaire santé dans le cadre de l'ANI ?
Beaucoup vont externaliser toute ou partie de leur chaîne de valeur liée à l'ANI pour recourir à une logique industrielle et baisser les coûts tout en garantissant le time-to-market. Et avoir une visibilité sur le retour sur investissement. Sans attendre l'ANI, les bancassureurs ont d'ailleurs appliqué une telle stratégie en santé individuelle. Ainsi, la Société générale, BNP Paribas Cardif et les Banques populaires ont externalisé leur gestion.
Pensez-vous que la demande en gestion déléguée de contrats collectifs dans le cadre de l'ANI sera conséquente ?
La gestion de ces produits est complexe et nécessite un savoir-faire aguerri que n'ont pas tous les acteurs. Au moins, dans un premier temps, l'externalisation des processus métier (BPO) se justifiera. Sachant que beaucoup d'acteurs vont exploiter cette opportunité, la demande sera soutenue. Une demande qui ira, dans certains cas, au-delà de la simple gestion du back office pour embrasser la conception de produits et le partage du risque.
Quel regard portez-vous sur l'avenir de ces fournisseurs ?
Vous aurez noté deux camps : les spécialistes et le courtage. L'appel aux uns se justifie souvent pour des raisons économiques alors que les seconds vont plus loin, et intègrent la dimension commerciale et la gestion du risque. Point commun, tous devront faire face à la pression réglementaire qui va pousser à une professionnalisation accrue de ce marché. Ceux qui ne pourront intégrer les exigences normatives devront composer avec les plus forts ou disparaître. Les acteurs de taille modeste peineront à intégrer les exigences de Solvabilité II, les déclarations sociales nominatives (DSN), les normes PRDG, sans oublier les multiples audits imposés par les partenaires assureurs.