Les associations ont elles encore un rôle important à jouer aujourd’hui ?
Oui, plus que jamais ! Dans les contextes financiers et réglementaires extrêmement mouvants que nous connaissons, où les repères ne cessent d’évoluer, les associations d’assurés ont pour double objectif de représenter la collectivité des assurés auprès des assureurs et de défendre ses intérêts. Ce rôle de vigie est d’autant plus essentiel que les associations d’assurés interviennent sur des produits d’épargne longue qui exigent le respect d’engagements à terme. Je suis d’ailleurs convaincu qu’il faudrait étendre l’action des associations à l’ensemble des contrats collectifs d’épargne retraite d’entreprise que sont les articles 83 ou le Perco, et à tous les contrats de groupe.
À quoi tient leur force de négociation ?
Pour pouvoir exercer sa mission, l’association doit avoir les moyens et les compétences d’un véritable contre-pouvoir. Cela suppose d’être suffisamment indépendante de la compagnie, notamment sur le plan financier, pour se dissocier de ses choix stratégiques dès lors qu’ils ne servent pas l’intérêt de l’adhérent. Les associations qui souhaitent rejoindre notre fédération sont soumises à un scoring précis. Elles sont notées de 0 à 5 sur une dizaine de critères : composition et compétence du conseil d’administration, autonomie de fonctionnement et de communication par rapport à la compagnie, faculté de prise de positions, etc. Évidemment, tout n’est pas noir ou blanc. Comme dans un mariage, il y a une communauté d’intérêts entre l’association et la compagnie, mais le mode de fonctionnement doit être celui de la coproduction.