Quel regard portez-vous sur les accords de branche ?
J'y suis favorable dans la mesure où ils contribuent à étendre la protection sociale. D'ailleurs, clairement, ce type d'accord me permet parfois de développer mon portefeuille en santé/prévoyance collective. Globalement, les intermédiaires soutiennent donc les accords de branche. Je vous rappelle que l'objectif premier de ces accords consistait à mutualiser le risque pour en réduire le coût unitaire. Et, par conséquent, de proposer à l'assuré une couverture de qualité à un tarif compétitif.
Sur quel point êtes-vous en désaccord ?
Je suis opposé à l'idée d'une désignation obligatoire d'une institution de prévoyance. Je peux comprendre qu'il existe un processus de recommandation. C'est une idée que je ne conteste pas. Mais pourquoi ne pas laisser la possibilité au client de choisir un intermédiaire, même au sein d'une institution désignée ou recommandée ? Par contre, et il faut le dire, les clauses de migration empêchent le marché de fonctionner convenablement. Je dirais même que c'est un processus très gênant pour ne pas dire scandaleux. Mais il a été validé par les instances européennes. Dont acte ! Les intermédiaires ne peuvent que constater la sortie de portefeuille d'une partie de leur clientèle.
Vous semblez très dubitatif face à ce qui s'apparente à du pillage...
C'est du pillage ! Le fonds de commerce des intermédiaires est vidé sans aucune compensation financière. C'est un phénomène qui n'est à l'œuvre dans aucune autre industrie. Dans l'assurance, c'est parfaitement légal. Pour le moment, nous avons donc très peu de marge de manœuvre pour lutter contre ces pratiques. Mais nous...