L'année commence dans la plus grande incertitude sur le plan économique et financier. Dans ces conditions, les gestionnaires d'actifs font preuve de prudence dans leurs stratégies d'investissement. Les prises de risques sont repoussées à des temps meilleurs...
Croissance impossible, dépression improbable. Sans le vouloir, les analystes du secteur de l'assurance et des mutuelles paraphrasent Raymond Aron quand il s'agit de prévoir l'évolution de l'économie en 2012. Tous ressentent, à l'instar de Robert Leblanc, le patron d'Aon en France, « l'impression de vivre une période particulière où tout est possible : le meilleur comme le pire » . L'espoir comme le désespoir. Car entre la crise sur les marchés financiers, les attaques violentes contre l'euro, l'ampleur de la dette des pays européens, et les interrogations lancinantes sur les notations des uns ou des autres, personne ne sait à quel saint se vouer.
Le désenchantement
Et pourtant, au début de l'été, l'avenir s'annonçait heureux à défaut d'être radieux. Doucement, mais sûrement, le Japon, les Etats-Unis et la Vieille Europe retrouvaient un chemin de croissance confortable : le gouvernement français ne pariait-il pas à l'époque sur un gain de près de 2 % du PIB pour l'année en cours ? C'était sans compter avec la tempête qui a dévasté les marchés financiers et déstabilisé toutes les certitudes. « A la fin juin, nous tablions sur une croissance soutenue. A la rentrée, nous sommes tombés des nues quand nous avons vu l'ampleur de la panique sur les places financières. Ensuite, mois après mois, nous n'avons cessé de dégrader nos chiffres prévisionnels », se souvient Ludovic Subran, chef économiste d'Euler Hermes, qui ne s'attend plus désormais qu'à un « petit + 0,4 % » . Une fois en possession de ses...