Denis Stasinski, Chief Underwriting Officer de Zurich France

« Zurich ouvre un nouveau cycle stratégique de développement sur le marché français »

Publié le 20 avril 2023 à 9h00

Stéphane Tufféry    Temps de lecture 5 minutes

Rencontre avec Denis Stasinski, le patron de la souscription de Zurich France, pour évoquer le nouveau plan stratégique, la pérennité de la politique de souscription, les nouvelles lignes d’activités et les nouveaux services de l'assureur pour la gestion et le transfert des risques.

Quel est le bilan de Zurich France ?

Nous avons bouclé en 2022 une période de cinq ans au cours de laquelle nous avons concilié croissance (près de 50 % de croissance de l’activité France entre 2018 et 2022), discipline de souscription et profitabilité de l’activité. Après ce travail sur la rentabilité des opérations, salutaire pour l’entreprise comme pour ses clients, nous ouvrons un nouveau cycle de développement.

L’exercice 2022 a été pour Zurich France l’écho en droite ligne des bons résultats du groupe, avec une activité en croissance de 10 % et des résultats techniques solides. Notre activité française est une activité d’assureur First Party (IARD et construction notamment) pour 60 % du total. La RC et les spécialités (RCG, cyber, RCMS, RC pro…) comptent pour 40 % du chiffre d’affaires de Zurich France. En 2023, nous ouvrons un nouveau cycle stratégique de trois ans avec la volonté de poursuivre notre développement sur le marché français.

Comment cela se traduit-il concrètement ?

Nous avons par exemple lancé une nouvelle ligne d’activité Accident & Health sur le marché français dans le cadre d’une stratégie du groupe. Nous entendons également renforcer notre présence auprès des ETI et PME, que nous appelons le corporate risk, le « midmarket ». En complément de notre marché traditionnel – CAC 40 et SBF 120 – nous souhaitons apporter notre expertise à ce marché qui a également des problématiques complexes de transfert et de gestion des risques. Enfin, 2023 va voir s’effectuer la pleine montée en charge de Zurich Resilience Solutions (ZRS), notre offre de services d’ingénierie des risques développée au niveau du groupe Zurich. C’est là encore la déclinaison hexagonale de notre stratégie en matière de Servicing Risk Management des risques industriels et commerciaux qui sera à pleine puissance cette année. L’entité ZRS réunit 850 ingénieurs à travers le monde, dont une équipe française de 14 collaborateurs.

Quel est le contenu de ces services ?

Il s’agit de prestations de risk engineering délivrées pour aider à l’assurabilité à travers des services de prévention et de protection dans trois grands domaines de risques de nos clients. D’abord, cela concerne le risque climatique. L’offre baptisée Climate Resilience Services permet de visualiser l’évolution dans le temps de neuf périls naturels (inondation, tempête, sécheresse, vague de froid/chaleur…) sur les actifs d’un client à travers le monde. Nous nous basons sur les scénarios du Giec pour évaluer et anticiper les conséquences du changement climatique sur les actifs des assurés, et ce jusqu’en 2100.

Le second domaine d’activité de ZRS concerne le cyber avec des services d’audit des systèmes informatiques en temps réel pour mesurer l’évolution de l’exposition dans le temps. Il s’agit de mieux anticiper les expositions et les besoins d’assurances en fonction de l’évolution du profil des risques cyber de l’entreprise, qui sont en constante évolution.

Enfin, ZRS adresse également le sujet fondamental des chaînes d’approvisionnement (supply chain) sous le prisme de la mesure des expositions et de la mise en place de dispositifs de prévention et de protection d’un bout à l’autre de la chaîne, pour que fournisseurs comme clients soient protégés.

Quelles sont les priorités stratégiques de ce plan de développement ?

Zurich France est historiquement très présent auprès des grands comptes. Nous assurons la quasi-totalité des entreprises cotées à la Bourse de Paris au sein du CAC 40, et nous sommes également très présents auprès des entreprises du SBF 120. Notre premier objectif stratégique est sans détour la qualité de services à nos clients. Cela passe par la qualité du pilotage des programmes internationaux et par l’excellence du réseau international du groupe Zurich. En particulier sur les grands risques, la mise en place d’un interlocuteur unique au sein de Zurich et la nomination d’un Global Relationship Leader pour animer ces chargés de compte sont ici clés.

L’outil MyZurich de pilotage des programmes internationaux est plébiscité par nos clients grands comptes. Nous allons le développer aussi à destination des ETI françaises qui ont très souvent une exposition internationale de leurs activités et donc de leurs risques. En parallèle de ce focus sur la qualité de services, notre ambition est d’accompagner davantage le corporate risk.

Et, enfin, notre troisième axe stratégique de développement concerne les partenariats de spécialités avec les agences de souscription, les MGA, qui arrivent de plus en plus sur le marché français. Nous travaillons depuis quatre ans déjà avec certaines d’entre elles et nous avons différentes initiatives en cours de déploiement.

Comment évolue votre politique de souscription en parallèle de ce plan stratégique ?

Zurich France renforce sa stratégie de souscription, avec une stratégie constante en termes d’appétit aux risques et une volonté forte de clarté et de pérennité de ses souscriptions vis-à-vis des courtiers et des assurés. En effet, depuis cinq ans maintenant, nous travaillons étroitement avec les courtiers et les clients au sein d’une stratégie de souscription où la constance est le maître-mot, la survenance de sinistres n’influençant pas cette stratégie. Nos choix sont assumés dans la durée pour les secteurs d’activités rentrant dans notre stratégie de souscription.

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