INTERVIEW DE LA SEMAINE

« Trouver le juste équilibre entre l’art et la science du risque »

Publié le 3 mars 2016 à 8h00    Mis à jour le 8 mars 2016 à 9h59

Manuelle Tilly

Paolo Ribotta, directeur général de Generali Global Corporate & Commercial (GC&C)

Manuelle Tilly
Journaliste

Placé aux manettes de Generali Global Corporate & Commercial (GC&C) par le sortant Mario Greco voilà trois ans, Paolo Ribotta dresse le bilan de l’activité grands risques du groupe transalpin et expose ses ambitions au moment où l’assureur change de n°1.

Près de trois ans après la création de GeneraliGC&C êtes-vous satisfait de l'activité ? Quels sont vos résultats 2015 ?

Je suis satisfait du travail mené par GeneraliGC&C Aujourd’hui, nous intervenons dans trois grands domaines d’activité : l’équipement en assurances des ETI et grands comptes, le relationnel avec les courtiers grands risques, et l’animation du réseau des programmes internationaux de Generali. Nous avons réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 2 Md€, soit environ 10 % de l’activité non vie du groupe. Nous sommes aujourd’hui installés dans huit régions (Italie, France, Espagne, Grande-Bretagne, Hong Kong, New York, Amérique latine, et Europe centrale et de l’Est). Au cours des vingt-quatre derniers mois, nous avons renforcé nos équipes en recrutant 150 personnes afin d’accroître nos capacités de services et nos solutions d’assurance, développer les programmes internationaux, et ouvrir de nouvelles branches.

Quelle est la répartition ETI-grands comptes de votre portefeuille et quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?

Au niveau mondial,GC&Créalise 50 % de son chiffre d’affaires auprès des ETI, et 50 % en grands comptes. Une grande partie de l’économie européenne est portée par les ETI (jusqu’à 1 Md€ de chiffre d’affaires). Pour les accompagner, nous avons développé une approche spécifique. Nous leur proposons par exemple de la prévention couplée à des conseils RSE, et les accompagnons à l’international avec une offre simplifiée pour gagner en agilité et réactivité.

Comment vous démarquer de la concurrence et convaincre les clients sur un marché des grands risques aussi compétitif ?

Nous cherchons à trouver le juste équilibre entre la science poussée qui permet de définir des programmes sur l’analyse des bases de données dont nous disposons, et l’art, le sur mesure qui repose sur les femmes et les hommes qui ont la responsabilité de porter des initiatives auprès de nos clients. Aujourd’hui,GC&Ccompte 1 000 collaborateurs, dont 40 au sein de l’équipe centrale basée à Milan. Les autres collaborateurs ont été recrutés dans chaque pays afin de s’adapter aux spécificités locales, mais surtout d’être proches du business et d’offrir à nos clients une capacité rapide de décision.

Quels sont les risques qui préoccupent le plus les risk managers actuellement ?

Les risk managers s’intéressent de près aux risques cyber, aux problèmes liés à l’interdépendance des fournisseurs de la chaîne de production, mais aussi aux cumuls auxquels ils peuvent être exposés, comme l’a récemment mis en lumière l’explosion sur le port de Tianjin. Les grandes entreprises se préoccupent également de la couverture de leurs employés expatriés. Pour coller au plus près de leurs attentes, nous avons développé l’offre « Global Business Lines » comprenant des solutions d’assurances en grands risques, en couverture santé des collaborateurs, et de l’assistance.

Quelle est votre perception du marché français des grands risques ?

La France, qui représente 11 % de notre chiffre d’affaires, est en croissance continue. Nous avons ouvert en 2015 la branche des lignes financières. Il s’agit d’un marché sophistiqué avec un niveau élevé du risk management tant chez les clients que dans les cabinets de courtage. Le choix des entreprises se base donc sur le professionnalisme de leurs interlocuteurs. Nous avons accéléré le recrutement dans l’Hexagone au cours des dix-huit derniers mois, tant au niveau des souscripteurs et des ingénieurs prévention, qu’au niveau des relations clientèle. Vincent Moutier a pris depuis début mars la tête de GeneraliGC&Cen France. L’équipe est en ordre de marche mais de nouvelles compétences pourraient encore venir la renforcer.

Comment abordez-vous 2016 ?

En étant attentif. Tout d’abord vis-à-vis des évolutions climatiques après trois années particulièrement clémentes. Mais également attentif aux marges de profitabilité technique qui se sont réduites sur certaines branches, notamment en dommages et RC. Nous devons trouver la meilleure adéquation entre la qualité des risques souscrits, les structures de programmes d’assurance proposés, et les termes auxquels ils sont transférés au marché.

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