Quel rôle joue la technologie dans une fusion ?
Derrière les rapprochements, il y a un véritable défi pour réussir la convergence opérationnelle, notamment d’un point de vue technologique. Axa a été une belle réussite en la matière à l’époque, le groupe étant issu de la fusion d’une multitude d’assureurs. En revanche, les mutuelles Apri et Ioni qui se sont rapprochées en 2009 pour devenir Aprionis ont choisi de préserver l’indépendance de leur système informatique. Pour cette raison, le gain résultant de la fusion a été moindre qu’attendu, à l’inverse de l’alliance entre Malakoff Médéric et Humanis où la convergence des systèmes d’information est une priorité.
Qu’en est-il des acteurs de taille intermédiaire ?
Ils s’aperçoivent que la digitalisation et la réglementation imposent des investissements toujours plus importants dans les systèmes d’information. Et, en la matière, une mutuelle petite ou moyenne a les mêmes contraintes d’investissement qu’une grande structure. Certains petits acteurs préfèrent se rapprocher d’une structure qui a la taille critique plutôt que de disparaître quelques années plus tard faute d’avoir la taille suffisante pour digérer ces investissements.
Le régulateur vous paraît-il favorable aux rapprochements ?
En effet, au lieu d’avoir en face d’elle une kyrielle d’acteurs de moindre taille, la Commission européenne souhaiterait n’avoir que quelques groupes pour chaque État membre car il est plus facile pour le superviseur d’exercer son contrôle sur un petit nombre de structures. De plus, les instances européennes considèrent qu’en cas de risque systémique, elles auraient une emprise plus aisée sur une poignée d’acteurs.