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Retour en grâce de la blockchain ?

Publié le 2 octobre 2023 à 9h45

Emmanuel Mayega    Temps de lecture 3 minutes

Un temps en vogue, la « blockchain » a quitté le devant de la scène. Tout le monde n’y a pas renoncé pour autant et la société informatique Starton propose de la généraliser pour une meilleure maîtrise de la cybersécurité, indépendamment de la branche d’assurance pratiquée.

Fonctionnant à l’instar d’une grosse base de données, l’infrastructure de la blockchain s’adresse à une communauté, en l’occurrence l’assurance, et automatise bon nombre de ses processus. « L’avantage de la blockchain est d’être fondée sur des smarts contracts que personne ne saurait modifier/falsifier unilatéralement ; de ce point de vue, dans l’assurance, elle pourrait contribuer à mettre sur pied une infrastructure unique par branche d’activité, réduisant d’autant les charges d’infrastructures qui sont loin d’être négligeables et se répercutent sur le coût de revient du produit final », déclare Fabien Poggi, cofondateur et CEO de la start-up Starton.

Indemnisation en temps réel

Sur le terrain de l’assurance habitation par exemple, les smart contracts adossés à la blockchain permettent l’indemnisation automatique en cas de dommages. Ainsi, si un système d’alarme connecté détecte un incendie, il est susceptible de déclencher la gestion du dossier sinistre et l’indemnisation du client. Le délai de remboursement est réduit à son maximum. Le taux d’attrition, qui a tendance à bondir après un sinistre – sachant que les mécontents se plaignent quasi systématiquement des délais d’instruction de leur dossier pour expliquer leur départ – est susceptible de se réduire significativement avec cette technologie.

Les chaînes de blocs sont également mises à contribution dans l’assurance automobile. Ici, la mine d’or des données du véhicule peut être stockée de manière sécurisée et transparente sur une blockchain où l’on trouverait le « carnet d’entretien numérique » du véhicule. Les données consignées dans la blockchain offrent la possibilité d’un marketing et d’un prix personnalisés tout en constituant une alternative aux boîtiers embarqués et autres dispositifs de remontée des données de conduite, jugés souvent intrusifs par les constructeurs autos comme par les conducteurs. En cas d’accident, les données du véhicule pourraient être utilisées pour déterminer la responsabilité et les paiements.

En assurance voyage, les smart contracts sont utilisés pour déclencher l’indemnisation automatique et en temps réel en cas de vol retardé ou annulé. Même l’assurance agricole bénéficie de la blockchain : les données climatiques et de croissance des cultures peuvent y être stockées et utilisées pour déclencher l’indemnisation en cas d’intempéries ou de maladie des cultures dans une approche différente de l’assurance paramétrique.

Du reste, l’un des principaux avantages de la blockchain et du Web 3.0 dans l’assurance est l’automatisation qu’ils permettent, au-delà de la Robotic Process Automation (RPA). L’assurance de personnes est également concernée avec par exemple le déclenchement automatique des prestations de prévoyance via des smart contracts. En assurance santé, les dossiers médicaux pourraient être stockés sur une blockchain, permettant un accès facile et sécurisé aux données de santé. De quoi permettre une tarification plus précise et aider à prévenir la fraude à l’assurance régulièrement dénoncée par les opérateurs.

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