L’ŒIL DU GERANT

Quelle allocation sans règle d’admissibilité des actifs ?

Publié le 18 octobre 2016 à 8h00    Mis à jour le 18 octobre 2016 à 14h18

Thierry Bordier

Depuis 2016, la liste des engagements réglementés et les règles de limitation des placements inscrites au Code monétaire et financier ne sont plus applicables aux entreprises d’assurance soumises à Solvabilité II.

Thierry Bordier
directeur général délégué de CAMGESTION

Jusque-là, la notion de risque financier d’un portefeuille était avant tout appréhendée au travers des articles R332-2 et R332-3 du Code monétaire et financier. Les actifs peu risqués étaient peu contraints (les obligations souveraines et privées pouvant représenter jusqu’à 100 % du portefeuille) contrairement aux plus risqués (10 % pour le capital investissement). Cette approche était complétée le cas échéant par la prise en compte d’un budget de risque (tracking error, VAR, etc.).

Désormais, l’allocation d’actifs est avant tout fonction d’un budget de risque exprimé par le SCR marché. En supprimant ces deux articles, le législateur ne donne pas pour autant aux institutionnels une liberté totale en matière d’allocation. Il impose une approche globale de gestion des risques financiers en lieu et place d’une approche très segmentée.

Cette évolution constitue une véritable opportunité de diversification. Mais attention ! Afin de respecter le principe de personne prudente, la démarche doit être progressive, en fonction de la capacité de l’investisseur à suivre les actifs nouvellement intégrés, de ses contraintes d’engagement et de l’intérêt des assurés.

Surplus de rendement

Un premier pas peut-être franchi avec le segment du crossover, i.e. les obligations privées notées BBB (S&P, catégorie investment grade) et BB (high yield). Ce dernier présente un risque de défaut proche de l’investment grade mais avec un surplus de rendement important et une corrélation relativement faible avec les actions et les obligations.

Plus complexes, les emprunts privés et la dette infrastructure offrent des rendements potentiels intéressants mais avec une liquidité moindre.

Dans la poche actions, les obligations convertibles européennes présentent des atouts forts en termes de couple rendement-risque. À long terme, elles font jeu égal avec les actions avec une volatilité trois fois moindre grâce à leur convexité. Sur dix ans, elles réalisent une performance de 46,3 % (Exane ECI Europe) contre 37,5 % pour le Stoxx Europe 600, avec une volatilité inférieure de 6,8 % contre 20,5 % (au 31/08/2016). La diversification à l’international constitue également un axe relativement simple. L’institutionnel doit aller au-delà de la diversification à la marge des positions européennes et mettre en place une véritable stratégie tournée vers l’international en privilégiant une approche en fonds de fonds qui tienne compte des contraintes de transparisation.

Un palier supplémentaire peut être franchi avec le capital investissement et la gestion alternative. Un choix de diversification qui peut s’avérer légitime mais qui nécessite de développer des compétences spécifiques.

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