Sylvain Rivet, directeur général de CGPA
rédacteur en chef
Le tout nouveau directeur général de CGPA, spécialiste de la RC professionnelle des intermédiaires, fait le tour des nombreux sujets de son marché et présente sa feuille de route.
Quelle est l’actualité de CGPA alors que vous êtes son directeur général depuis début 2019 ?
Voilà 88 ans que CGPA accompagne les intermédiaires d’assurance. Même si ce n’est pas une actualité à proprement parler, c’est un élément tout à fait différenciant de notre modèle d’affaires. Alors que la concurrence a tendance à intervenir sur le marché quand il est favorable, CGPA accompagne les intermédiaires quoi qu’il arrive, c’est son ADN et sa raison d’être.
Concernant l’actualité proprement dite, CGPA déploie actuellement sa nouvelle plate-forme informatique. Il s’agit d’un très gros enjeu pour l’entreprise puisqu’étant mono-produit, il nous faut impérativement les outils à même d’apporter la souplesse demandée par nos sociétaires. Elle sera implémentée d’ici la fin du 1er semestre.
Dès lors que le stop & go nous est interdit contrairement à nos concurrents, CGPA se doit d’avoir un coup d’avance dans ses offres de garanties comme de services. A titre d’illustration de cette démarche, je vous rappelle qu’en inclusion de tous nos contrats, les intermédiaires qui nous confient leurs risques de RC professionnelle disposent tous désormais d’une garantie cyber unique sur le marché. CGPA est pionnier en la matière pour ces populations et il ne s’agit pas d’une garantie gadget puisqu’en inclusion, les plafonds de garantie sont de 350 K€ en RC et de 150 K€ en termes d’assistance, c’est-à-dire de services associés à la garantie.
CGPA agit en leader et cherche à emporter le marché vers toujours plus de garanties et de services pour les intermédiaires. Comme toujours en pareil cas, nous sommes fortement réassurés sur ce produit et nous avons été accompagnés par notre courtier en réassurance Guy Carpenter dans la recherche du bon partenaire.
Qui sont vos sociétaires ?
Le portefeuille CGPA compte tous les types d’intermédiaires : IOBSP, CIF, CGP(I), intermédiaires en immobilier, mandataires d’assurance et d’intermédiaires... Bien entendu, ce sont les agents et les courtiers qui constituent le gros de notre portefeuille, à hauteur de 90 % du total. Avec une surreprésentation historique de la population des agents généraux puisque CGPA dispose d’environ 95 % de la totalité de cette population d’intermédiaires contre environ la moitié des courtiers du marché français.
La récente entrée en vigueur de la directive sur la distribution d’assurances a-t-elle changé la donne de votre activité ?
La directive promeut le sujet du bon conseil dispensé, pour nous c’est davantage une continuité de notre activité qu’une rupture. Pour autant, notre contrat sera refondu cette année pour se caler très précisément sur la définition de la distribution utilisée dans la directive. Ainsi, une nouvelle police RCP va voir le jour, customisée par type de distributeurs, avec l’inclusion gratuite de la RC exploitation et de la garantie cyber pour tous. Pour les courtiers par exemple, une garantie spécifique pour la délégation de gestion des sinistres sera proposée en option.
Au-delà des produits, y aura-t-il d’autres nouveautés en 2019 ?
Absolument. CGPA, de par son antériorité et sa fine connaissance des mises en cause et de la sinistralité des intermédiaires, dispose d’une base de données sans équivalent. A partir de ce socle de connaissances, nous allons déployer une offre de formation à disposition de nos sociétaires à même de les aider à remplir leurs nouvelles obligations de formations annuelles héritées de la directive. Au-delà de ces parcours de formation proposés à partir du nouveau portail web CGPA Campus, nous allons aussi, en partenariat avec Fidroit, enrichir une plate-forme d’informations et de formations sur le domaine spécifique de la gestion patrimoniale.
Quel est le bilan de l’exercice 2018 ?
En raison du développement d’un nouveau système informatique et compte tenu de l’ampleur du projet et des enjeux pour CGPA, le développement commercial a marqué un peu le pas l’an dernier et j’entends bien le renforcer en 2019.
Au total, la concurrence s’est accentuée et le courtage s’est consolidé en 2018. De fait, nos revenus seront au mieux stables dans un contexte de très forte solvabilité (500 % de SCR), c'est appréciable compte tenu du déroulement long des risques que nous portons et dans le cadre d’une stratégie d’accompagnement dans la durée de nos assurés donc de stabilité tarifaire.
En parallèle, la sinistralité n’a pas connu d’envolée notable et nous avons pu opérer la reprise de provisions constituées précédemment.
Quel regard portez-vous sur les affres de la LPS sur le marché français de l’assurance construction et craignez-vous des mises en cause de certains de vos assurés ?
Indépendamment de la position des uns et des autres, c’est la justice qui in fine tranchera au cas par cas. Si certains de nos assurés sont mis en cause, nous serons là pour les défendre jusqu’au bout. C’est notre devoir et ce pourquoi nous garantissons les intermédiaires.
Quelle est votre feuille de route pour 2019 ?
Compte tenu du contexte durable de taux bas et du niveau des réserves de CGPA que je viens d’évoquer, nous souhaitons faire évoluer l’allocation d’actifs de l’entreprise. Cela se fera progressivement et compte tenu de la « duration » des sinistres, en gros autour d’une quinzaine d’années. Notre allocation d’actifs doit davantage être en phase avec nos passifs et se porter vers les actions et l’immobilier. Par ailleurs, évolutions informatiques, dynamisation du commercial et modernisation de notre communication seront les plats principaux au menu !