Une nouvelle opération d’assurance du risque cyber se lance sur le marché français. Doté du statut de «Managing General Agent», ce nouvel entrant emmené par deux figures de proue du grand courtage agrège les capacités de deux syndicats du Lloyd’s au service exclusif du courtage pour qui Onda entend simplifier la souscription d’affaires nouvelles.
Onda, présidé en France par Stanislas Chapron (ex-président de Marsh Europe) et dirigé par Frédéric Gatte (ex-responsable cyber chez Diot-Siaci), est d’abord un projet international décliné localement en France. « La menace cyber est globale et demande une collaboration internationale. Onda réunit des experts américains, britanniques et français », témoigne Frédéric Gatte.
Et pour débuter ses opérations, le managing general agent (MGA) a choisi d’investir en premier lieu les marchés français et anglais, avant d’adresser le marché américain. « France et Royaume-Uni constituent des marchés à fort potentiel avec un taux de pénétration de l’assurance cyber dédiée encore très faible, en particulier pour les TPE-PME », explique Frédéric Gatte.
Le MGA a choisi de partir de zéro. « La cyber assurance s’est fortement développée ces dernières années, y compris sur le marché français, mais de façon un peu anarchique. Les débuts ont été laborieux, car les premières polices étaient calquées sur le modèle des contrats cyber distribués aux États-Unis, avec un prisme “RC et fuite de données” plus marqué qu’en Europe. De fait, l’offre d’assurance ne correspondait pas toujours aux besoins des entreprises françaises. C’est sur la base de ce constat que nous avons fait le choix de partir d’une page blanche pour concevoir notre offre », explique le directeur général d’Onda, ancien officier de marine.
Réponse locale à un risque global
L’offre pensée par Onda a convaincu les deux syndicats du Lloyd’s, Canopius et Argenta, de déléguer leurs capacités au MGA pour lancer ses opérations. « Résultat de leur due diligence approfondie et de leur choix de travailler avec Onda, nous disposons d’une capacité d’assurance dotée d’un rating ‘A’ par AM Best. Au-delà des capacités financières, notre assureur leader dispose d’une plate-forme dédiée aux incidents cyber. C’est un élément différenciant de l’offre Onda puisque cette plate-forme est internalisée et dispose d’une vision à la fois locale et internationale », poursuit-il. C’est le syndicat du Lloyd’s Canopius qui a développé en interne cette capacité de réponses aux incidents cyber des assurés.
A lire également
Dans la même logique de tirer profit des savoir-faire et capacités internes au nouvel ensemble, «nous avons un département R&D de premier plan, composé d'une vingtaine de collaborateurs basés aux USA, entre Minneapolis et Washington DC. Nous développons en interne nos propres outils d'analyse du risque cyber. Nous nous concentrons sur les menaces et les risques cyber critiques et notre philosophie au final est d'aider les clients à diminuer les risques résultant d'erreurs humaines – patching oublié, mauvaise configuration d'un outil de sécurité, etc. », ajoute-t-il.
Fort du constat d’exigences toujours plus fortes des assureurs pour souscrire des polices cyber et devant le ras-le-bol exprimé par les courtiers face aux questionnaires à soumettre avant même qu’un devis ne soit formulé (voir à ce sujet notre dossier de septembre sur le risque cyber), le MGA s’est fixé comme feuille de route de simplifier l’assurance cyber pour les entreprises en les accompagnant sur toute la chaîne de valeur : de l’audit des risques à la souscription en passant par la gestion des sinistres et la remédiation. « Notre partenaire essentiel est le courtier et nous lui permettons de souscrire en quelques minutes, "on the spot" avec son client si besoin, de fournir à son client un rapport de risque cyber même sans souscription, d’obtenir tous les documents contractuels et comptables sans délai, de suivre en temps réel l’avancée de toutes leurs demandes de cotations et leur portefeuille d’affaires placé auprès de nous et surtout de toujours pouvoir contacter l’équipe Onda », égrène le responsable pour la France.
L’aventure débute ces jours-ci avec une offre aux PME jusqu’à 100 M€ de chiffre d’affaires et une limite par police de 5 M€ adaptée à cette typologie d’entreprises. « L’histoire prendra une nouvelle dimension en janvier prochain avec une offre au middle market jusqu’à un milliard d’euros de chiffre d’affaires », conclut Frédéric Gatte qui, outre les équipes techno et gestion des sinistres du groupe, peut d’ores et déjà s’appuyer en France sur un manager des sinistres et deux souscripteurs seniors.
