Interview de la semaine

« Nous allons développer des produits spécifiques au middle market »

Publié le 4 mars 2021 à 8h00

Haude-Marie Thomas

Véronique Brionne, présidente de Chubb France

Haude-Marie Thomas
journaliste

Il y a un an, Véronique Brionne succédait à Nadia Côté à la tête de Chubb France avec une pandémie en guise de baptême du feu. Elle précise aujourd’hui les réorganisations en cours et les ambitions digitales de l’assureur.

Vous êtes arrivée à la présidence de Chubb France à la veille du premier confinement. Comment avez-vous vécu ces premiers jours ?

Effectivement, une semaine après mon premier jour, au mois de mars dernier, nous nous sommes tous retrouvés à travailler à la maison ce qui n’est pas exactement ce que j’avais prévu. Toutefois, quand je regarde cette période avec un peu plus de distance, je suis impressionnée par la rapidité avec laquelle tous les collaborateurs nous ont permis de retrouver une organisation optimale. Et nous avons trouvé d’autres moyens, avec l’appui de la technologie, pour consolider l’équipe de direction.

Qu’est-ce que la crise sanitaire a modifié avec vos clients et intermédiaires ?

Nous avons souhaité, en 2020, nous concentrer sur l’accompagnement de nos clients dans la gestion de leurs risques qui ont pu évoluer dans ce contexte de pandémie. C’est particulièrement vrai pour le middle market qui a été très impacté par la crise de la Covid-19. Dans ces conditions, notre travail a été de définir conjointement avec le client et le courtier la couverture optimale au meilleur prix.

C’est-à-dire ?

Nous les avons accompagnés face à plusieurs interrogations. Quels risques était-il possible de garder en interne ? Comment développer les outils de prévention ? Quels sont les risques les plus intenses susceptibles de mettre en péril l’activité ? L’un des enseignements de cette année a été que, quelle que soit la taille de l’entreprise, le meilleur atout était d’être préparé en ayant une compréhension claire des points de vulnérabilité et des mesures de prévention associées. Et nous sommes conscients des difficultés du marché actuel, donc nous souhaitons accompagner nos clients pour qu’ils puissent se concentrer sur leur cœur de métier.

En matière de produits, comment allez-vous procéder ?

Nous souhaitons développer des produits spécifiques au bas de segment middle market. L’année 2020 a renforcé la nécessité de couvrir certains besoins en accéléré pour plus de réactivité et nous continuerons à nous adapter à tous nos clients, des grandes multinationales aux PME en passant par le middle market. Par exemple, nous utilisons des plates-formes numériques pour gérer les polices des petites entreprises. Il s’agit pour nous d’offrir l’expertise de Chubb sur tous types de couverture pour les entreprises, quels que soient leurs besoins.

Quelles sont les conséquences concrètes de cette stratégie ?

Je tiens à développer l’un de nos principaux atouts : la proximité. A travers nos cinq bureaux régionaux, nous sommes proches de nos partenaires et clients et cette proximité est la réponse la plus adaptée à leurs besoins. En parallèle, le groupe a mis en place un centre de souscription à Madrid uniquement dédié aux assurances du segment PME-PMI. C’est une extension de l’équipe de souscription française. Les courtiers pourront contacter cette plate-forme qui aura les autorités de souscription et pourra prendre des décisions concernant les affaires. C’est important car cela garantira l’accessibilité des souscripteurs et plus largement de toutes nos équipes associées (ingénierie, indemnisation, programmes multinationaux, etc.) pour les courtiers et clients.

Quel bilan tirez-vous des derniers renouvellement sur les grands risques, dans un contexte de hard market ?

Sur les grands risques, nous avons souhaité éviter les sur-réactions dans un contexte de durcissement du marché et nous avons partagé notre ligne de conduite le plus en amont possible en 2020, soit pendant l’été. Nous avons accompagné les entreprises dans l’optimisation de leurs couvertures et, dans un certain nombre de cas, cela a permis de déployer un peu plus de capital après une étude approfondie du dossier. Nous avons pu nous différencier grâce à notre expertise et nos investissements technologiques en matière de gestion de captives. Nous avons également rencontré des succès commerciaux en entrant dans les programmes d’apérition de nouveaux clients.

Quelles sont vos ambitions pour les mois à venir ?

En 2021, les innovations digitales seront importantes. Nous continuons ainsi à progresser sur la distribution affinitaire, avec notamment Chubb Studio, une cellule de développement informatique dédiée qui permet à nos partenaires affinitaires d’intégrer des options d’assurance en ligne à leurs propres offres de produits et services. Côté Chubb, les capacités informatiques participant à cette cellule de développement sont partagées pour l’ensemble du groupe. Nous avons également lancé en février une plate-forme en ligne dédiée aux petites et moyennes entreprises, Cover Wallet, qui donne accès à de nombreux produits et simplifie le parcours de souscription.

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