Interview de la semaine

« MS Amlin France boucle 2021 avec une croissance de 50 % en RC »

Publié le 9 décembre 2021 à 9h00

Stéphane Tufféry    Temps de lecture 4 minutes

Véronique Perottino, directrice générale de MS Amlin France, passe en revue l’exercice 2021 sur le front des risques d’entreprise et revient sur la campagne des renouvellements.

Quel est le bilan 2021 de MS Amlin en France ?

Depuis la rentrée de septembre, MS Amlin opère sur la ligne des risques RC des mandataires sociaux avec une capacité conséquente de 25 M€. Alors que les principaux opérateurs des lignes financières ont beaucoup réduit leurs capacités ces deux dernières années, nous nous positionnons en excess des programmes grands comptes et en apériteur pour les PME. Nous nous inscrivons dans la durée sur cette ligne d’activité, mais le calendrier conjoncturel nous est favorable.

Depuis l’an dernier, nous proposons également à Paris l’ensemble des services de fronting des captives ; c’est aussi une offre d’auto-assurance qui est clairement dans l’air du temps sur un marché d’assurance des entreprises particulièrement difficile actuellement. Tous les grands courtiers proposent un service de gestion de ces véhicules et notre offre a reçu un accueil très favorable depuis son lancement, avec nos premiers succès en 2021.

Quels sont les autres faits marquants de l’exercice ?

2021 constitue une année de développement pour MS Amlin, en particulier sur notre spécialité de la RC pro des professions réglementées. Nous allons boucler l’année avec une croissance de 50 % de notre activité responsabilité civile (RCG, RC pro, RC MS) et un portefeuille dommages de 70 M€ de chiffre d’affaires, étal par rapport à 2020, mais sur lequel nous réalisons un volume de 20 M€ d’affaires nouvelles.

Quel est le contexte de votre activité d’assureur des entreprises ?

La crise sanitaire a redistribué les cartes, à l’instar de ce que je vous disais à l’instant à propos des lignes financières. Les capacités ont aussi fortement diminué dans les autres branches que sont la RC ou le dommage aux biens. Les souscripteurs sont plus regardants et les politiques de souscription bien plus précautionneuses que par le passé.

Pour MS Amlin, qui reste une PME de l’assurance sur le marché français, c’est l’occasion d’attirer de nouveaux assurés, de nous faire mieux connaître, de faire valoir nos savoir-faire pour in fine, grâce à notre gamme désormais complète de solutions, essayer de multi-équiper le portefeuille d’affaires.

Avec quels moyens comptez-vous y parvenir ?

Dans le contexte de marché que je viens d’évoquer, MS Amlin dispose d’atouts précieux à faire valoir aux courtiers et aux assurés. Partie intégrante d’un groupe d’assurance mondial, MS Amlin France reste à taille humaine avec 100 collaborateurs sur son marché domestique. Nous disposons du meilleur des deux mondes, d’une part la notation et la solidité financière d’un grand groupe international d’assurances bien capitalisé, et d’autre part la flexibilité d’une PME de l’assurance.

Avec quelles différences par rapport à vos pairs ?

La principale particularité de MS Amlin en France est de disposer de sa capacité de souscription à Paris. Les décisions de souscription, y compris pour des engagements conséquents puisque nous déclinons une capacité de 50 M€ en RC et de 100 M€ en dommages, se prennent ici. C’est le patron de la souscription qui a la signature, le referral est réalisé in situ et c’est un gain de temps considérable pour les courtiers. Pour vous donner un exemple, nous avons référé une seule fois cette année au niveau du siège européen, mais c’était pour une affaire nouvelle avec un contrat d’engagement (LTA) de trois ans fermes. 

Disposer d’une réponse rapide constitue un avantage auprès de leurs assurés et de fait les courtiers interrogent MS Amlin plus fréquemment. Les soumissions augmentent et pour autant notre taux de 80 % de cotation des risques soumis se maintient. C’est une performance des équipes de souscription et c’est un élément différenciant de notre offre. En outre, cette autonomie de la souscription est la même pour notre département sinistres.

Comment s’est déroulée la campagne des renouvellements ?

Elle n’est pas terminée, encore une fois du fait des politiques de souscription restrictives des uns et des autres. En dépit de notre réactivité, cela nous concerne car nous sommes majoritairement en co-assurance. MS Amlin est capable de se positionner en tant qu’apériteur sur les ETI mais personne sur le marché ne prend 100 % des risques d’une grande entreprise, surtout actuellement. Dès lors, il faut partager le risque, le texte, la prévention avec l’ensemble des co-assureurs et c’est un élément qui explique le retard dans la campagne des renouvellements.

Quelles sont vos ambitions pour 2022 ?

Poursuivre notre développement dans la droite ligne des renouvellements du 1er janvier. Cela veut dire notamment continuer à recruter pour porter notre croissance dans la durée.

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