Agnès Bruhat, directrice générale de MetLife France

« MetLife s’adresse désormais aux sportifs professionnels »

Publié le 15 décembre 2022 à 9h00

Stéphane Tuffféry    Temps de lecture 4 minutes

Acteur majeur de l’assurance emprunteur, MetLife France lance une offre de prévoyance dédiée aux footballeurs professionnels. Revue des enjeux stratégiques de l’assureur de personnes avec sa directrice générale, Agnès Bruhat.

Quelle est la tendance pour 2022 chez MetLife France ?

Il y a eu deux grosses actualités pour MetLife en France cette année : l’adoption et l’entrée en vigueur de la loi Lemoine sur l’assurance emprunteur et le lancement au printemps de notre offre de prévoyance individuelle pour sportifs professionnels, y compris pour les sports de ballon, avec le cabinet spécialisé Olympe qui distribue nos produits via les agents de joueurs notamment pour les footballeurs.

C’est une activité, notamment la couverture en cas de perte de la licence professionnelle, que le groupe pratique aux États-Unis à grande échelle depuis plus de quinze ans et que MetLife France a vocation à proposer à des joueurs français résidant en France à la souscription et pouvant ensuite jouer à l’international.

Quels sont les principaux chiffres de MetLife France ?

MetLife en France compte 200 salariés dont 35 inspecteurs. Nous sommes succursale de la société européenne MetLife Europe dont le siège est à Dublin et nous réalisons un chiffre d’affaires annuel de 200 M€. Notre principal métier est celui de l’assurance de prêt. Nous sommes le quatrième opérateur « alternatif » du marché, avec la particularité d’être présents sur ce risque depuis de très nombreuses années puisque nous sommes implantés en France depuis cinq décennies. Notre appétit au risque est fort. Nous sommes reconnus pour nos garanties des gros capitaux, âges élevés, risques de santé, et pour retenir une part importante des risques que nous souscrivons.

MetLife France ne distribue pas en propre mais travaille avec un réseau de 3·000 intermédiaires indépendants : courtiers, CGP, agents généraux (et récemment des mutuelles de santé pour qui MetLife fournit ses solutions de prévoyance) pour 50 % de notre production d’affaires nouvelles. Nous avons noué de longue date des partenariats en marque blanche afin de distribuer des produits de prévoyance de « poche » avec des acteurs du crédit consommation et de la grande distribution. Ce segment représente environ 20 % de notre production nouvelle. Enfin, nous distribuons des produits d’assurance de type affinitaire comme des assurances de crédits personnels ou des garanties d’assurance protégeant la facture des clients de nos partenaires (énergéticiens par exemple) en cas de coups durs. Ce segment, suite à notre volonté de diversification, connaît une très forte croissance et représente aujourd’hui 30 % de nos nouvelles affaires.

Quelles sont les conséquences de la loi Lemoine sur votre activité ?

MetLife était prêt au 1er juin et depuis le 1er septembre, le marché de la substitution est en forte croissance. Compte tenu de la suppression du questionnaire médical prévue par la loi pour les prêts en deçà de 200 000 €, nous avons ajusté nos tarifs à la hausse à l’instar de tout le marché. Toutefois, notre cible privilégiée en emprunteur, pour des montants de crédit élevés, n’est pas concernée par cette disposition.

En parallèle, nous faisons évoluer notre offre cœur de cible de manière régulière. Par exemple, pour les emprunteurs de moins de 46 ans et jusqu’à un montant de 1,25 M€, la souscription peut se faire sans examen médical mais uniquement sur la base d’un questionnaire. De manière générale, notre ambition est de simplifier les examens médicaux et nous en testons actuellement un nouveau qui pourrait se substituer à l’électrocardiogramme (ECG) d’effort. Si ce test est concluant, la généralisation de la souscription sans ECG d’effort jusqu’à des niveaux de capitaux élevés constituera un gros atout commercial pour MetLife. Nous avons aussi fait évoluer à la baisse notre tarification de l’assurance de prêt au-delà de 400 K€.

Concernant l’autre mesure phare – la résiliation à tout moment de l’assurance de prêt – nous mettons à disposition de tous nos partenaires distributeurs la capacité de faire la totalité de la démarche de délégation d’assurance pour le compte de leurs clients.

Bien connu en tant qu’assureur alternatif, MetLife France travaille-t-il aussi avec les banques ?

Absolument. Nous travaillons avec plusieurs réseaux bancaires : les tenants du marché des contrats groupes, pour des problématiques d’âge, de risques de santé ou de montant du prêt notamment, mais aussi dans le cadre de nos garanties de prévoyance « personne clé » dans les entreprises pour lesquelles tous les établissements n’ont pas les offres idoines.

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