Début octobre, la Maif a levé le voile sur sa stratégie « Sport Planète 2025-2030 ». Sa mesure phare ? Conditionner les indemnités de sponsoring aux efforts écologiques de ses huit fédérations sportives partenaires.
Dans le sport, on mise de plus en plus sur l’écoconditionnalité : une subvention ou un contrat de sponsoring peut être accordé à condition de respecter certains critères environnementaux. L’objectif ? Réduire l’empreinte carbone, notamment celle liée aux déplacements des joueurs et des spectateurs. Depuis 2017, une charte de quinze engagements du ministère des Sports guide déjà les organisateurs d’événements, les gestionnaires d’équipements ainsi que les fédérations et ligues professionnelles pour limiter leur impact sur la planète.
En photo ci-dessus : Yves Pellicier, à gauche (président du groupe Maif) et Antoine Brizard, à droite (double champion olympique de volley-ball) Crédit : Sébastien Leban- Maif
Plus largement, le principe d’écoconditionnalité est contenu dans le plan national d’adaptation des pratiques sportives au changement climatique publié en décembre 2024, lequel lie les aides accordées par les pouvoirs publics au monde sportif pour la construction d’équipements sportifs, notamment. Les acteurs du sponsoring prennent également des initiatives. L’assureur deux-sévrien Maif, partenaire de huit fédérations sportives, a ainsi annoncé le 1er octobre que ses contrats de sponsoring conditionnaient désormais son financement à des critères de performance environnementale dans le cadre de sa nouvelle stratégie « Sport Planète 2025-2030 ». « C’est une méthode avec des financements conditionnés et assortis d’objectifs fixés aux fédérations sportives, explique Yves Pellicier, le président du groupe Maif. Nous allons acter ensemble les objectifs que l’on se fixe à un an, puis nous les évaluerons. Si les objectifs sont atteints, il y aura perception d’un bonus. C’est tout sauf de l’écologie punitive. »
Impulser
La démarche s’appuie sur l’exemplarité. « Il est important de nous challenger et de donner l’impulsion pour faire mieux, car ce n’est pas toujours facile ; nous sommes dépendants de lieux de compétitions, relève Éric Tanguy, le président de la Fédération française de volley (FFVB). Cette année, on a eu des championnats du monde aux Philippines, en Thaïlande et en Australie. » La FFVB entend donc faire des choses pour compenser l’empreinte carbone des déplacements. Pour Cédric Gosse, le président de la Fédération de triathlon également liée à la Maif, il convient de mettre au même niveau performance sportive et performance écologique. « C’est un engagement qui se traduit au niveau du tri des déchets ou de l’abandon du plastique dans la mesure où le triathlon est directement confronté au réchauffement des eaux, au développement des algues », observe-t-il. Le credo du groupe Maif consiste à dépasser la sensibilisation pour écrire de nouveaux récits autour du sport et de l’écologie grâce au programme « Les 4 saisons » de Maif Sport Planète. En pratique, chaque saison devient ainsi une manière d’interroger les pratiques et les habitudes pour démontrer que d’autres chemins sont possibles. Quatre athlètes de haut niveau accompagnent ce récit en tant que médiateurs : Antoine Brizard (volley) pour l’automne, Marie Bochet (ski alpin handisport) pour l’hiver, Blandine L’Hirondel (trail) pour le printemps et Nicolas Gestin (canoë-kayak) pour l’été. Chacun apporte sa voix et son vécu pour incarner une saison et nourrir ce dialogue entre sport et planète.