Mathilde Duthoit-Michelet, souscriptrice art, valeur et marine, QBE France

« Les freins à l’assurance de l’art sont tombés »

Publié le 13 juillet 2022 à 9h00

Sarah Hugounenq    Temps de lecture 3 minutes

Arrivée il y a tout juste un mois comme souscriptrice de la nouvelle branche art, valeur et marine de QBE France, Mathilde Duthoit-Michelet, ancienne d’Axa XL, fait le point sur le monde de l’art dans l’ère post-Covid.

Musées à l’arrêt, désorganisation des expositions, glissement du marché de l’art sur Internet… Face au bouleversement né de la Covid-19, comment se porte l’assurance art en 2022 ?

On assiste à un essor du marché de l’art, et par conséquence de celui des assurances. Cette période a permis aux clients de se rendre compte de l’importance de l’assurance. Désormais, ils recherchent ce service. Les freins habituels face à la peur fiscale, à la discrétion traditionnelle de ce milieu, sont tombés. J’y vois plusieurs raisons. L’essor du marché a attiré de nouveaux collectionneurs, une nouvelle génération qui souhaite montrer leur collection quand auparavant les grandes familles les conservaient jalousement des regards extérieurs. L’assurance de l’art s’est aussi modernisée, devenant plus agile, plus digitale. Il y a ensuite une accumulation de risques : nous avons traversé en quelques années la crise des Gilets jaunes, l’augmentation des catastrophes naturelles et une pandémie. L’assurance est devenue un réflexe pour ces nouveaux collectionneurs, mais aussi chez les professionnels comme les bijoutiers. On sait désormais que les risques systémiques vont augmenter, donc chacun a besoin de penser un futur durable et résilient.

Cet intérêt renouvelé de la clientèle est-il à l’origine de la toute nouvelle branche art, valeur et marine de QBE France ?

Le marché de l’assurance Fine Art est en effet très dynamique, et le marché a encore besoin de capacités pour accompagner les assurés en France, notamment les institutionnels, les musées qui reprennent leurs grandes expositions de par le monde. J’estime aussi que plus l’offre d’assurance est large, plus c’est sain pour les clients. Naturellement proche de ses clients grâce à ses implantations locales, QBE cherche logiquement à développer son offre art et marine depuis la France.

Art et marine : ce mariage est-il si évident à l’heure du développement tous azimuts du fret aérien ?

Il est vrai que l’œuvre d’art se retrouve dans une situation de risque plus élevé au cours d’un déplacement en cargo. Aussi, ce mode de transport doit relever de l’exceptionnel : pour des pièces monumentales par exemple. L’assurance du transport maritime des œuvres d’art demande des exigences spécifiques plus prononcées : surveillance de l’emplacement du container, de la manutention, connaissance fine de l’ensemble des sous-traitants au cours du déplacement. En revanche, il faut aussi préciser qu'avec l’essor du marché de l’art et l’élargissement de la définition de l’œuvre d’art allant vers le design, l’œuvre utilitaire ou des œuvres de moindre valeur, cela développe le nombre de biens enclins à un transport maritime. Cette question des biens à la lisière de l’œuvre d’art proprement dite, et qui ne demandent pas les mêmes exigences de conservation, est émergente sur notre branche.

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