Bernard Le Bras, président du directoire de Suravenir, également directeur du pôle produits et membre du comex du Crédit mutuel Arkéa
journaliste
Le président du directoire de Suravenir revient sur les rendements 2018 et l'avenir des fonds en euros (retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le n° 243 de La Tribune de l'assurance).
Les rendements des fonds en euros peinent désormais à protéger le capital de l’inflation, ces supports sont-ils condamnés à disparaître ?
Non, je suis persuadé que les fonds en euros classiques au capital garanti vont continuer d’exister longtemps encore. Simplement, leur place ne sera plus la même. Les contrats comportant 100 % de fonds en euros vont se marginaliser, voire disparaître au profit de multisupports systématiquement plus diversifiés où la part moyenne des UC (unités de compte) devrait osciller autour de 20 %-30 %, voire davantage dans certains mandats de gestion dynamique. Cela ménage encore de beaux jours pour les fonds en euros.
La baisse de leurs rendements va-t-elle se poursuivre ?
Je mise plutôt sur leur stabilisation, voire leur remontée progressive, surtout si l’inflation se maintient. Les assureurs se sont dotés d’importantes réserves ces dernières années. Si l’hypothèse de la « repentification » progressive des taux d’intérêt dans un contexte plus inflationniste se confirme, les compagnies vont devoir utiliser ces provisions pour accompagner leurs clients en leur servant des revenus financiers suffisamment compétitifs, en phase avec ces dotations.
Suravenir fait partie des premières – et rares – compagnies à avoir promu une nouvelle génération de fonds dits « eurocatifs » ou « europierre ». La valeur ajoutée de ces offres est-elle toujours d’actualité ?
Les fonds « euroactifs » qui ont une composante actions importante ont évidemment pâti de la baisse boursière, mais c’est le propre de ces supports de générer des rendements variables tout en garantissant le capital. Quant aux fonds « europierre », majoritairement investis en immobilier, ils demeurent – et les rendements de nos offres le prouvent – une très bonne alternative aux fonds en euros classiques, sous réserve de les piloter de façon à maintenir dans le temps leur différentiel de rentabilité. Cela suppose d’imposer certaines conditions de souscription (ticket d’entrée élevé, pourcentage minimum d’UC) afin de contenir les collectes et d’éviter que la qualité des actifs sous-jacents ne se dilue. C’est ce que nous faisons. Nous sommes toujours convaincus de la pertinence de ces supports dont la collecte nette a encore bien progressé l’an dernier, et nous continuerons de les mettre en avant avec nos partenaires.