Benjamin Proux, président de Swissaga -
chef de rubrique
Entretenant une relation constructive avec la compagnie mandante, les agents généraux SwissLife progressent dans leurs trois métiers tout en accélérant leur digitalisation.
Quel a été votre parcours syndical et depuis quand assurez-vous la présidence de Swissaga ?
Je suis membre du bureau Swissaga depuis 2007 et j'ai assuré la vice-présidence ces six dernières années. J’ai repris la présidence du syndicat des agents généraux SwissLife mi-2016 pour trois ans en succédant à Guy Geoffroy. Notre taux de syndicalisation chez Swissaga est de 64 %. Nous disposons de sept responsables en régions et organisons deux réunions par région et par an. Une dizaine de commissions de travail sont en place et se réunissent régulièrement. Nous nous efforçons d’accompagner les jeunes agents par un système de parrainage. Nous entretenons avec la compagnie mandante une relation constructive depuis longtemps. L’ensemble des membres de la direction fait preuve d’une grande capacité d’écoute à notre égard. Personnellement, j’exerce le métier d’agent général depuis 2005, année où j’ai racheté un portefeuille SwissLife en Ile-de-France.
Quel est l’état du réseau d’agents SwissLife ?
Le réseau compte 367 agents, 503 collaborateurs d’agents et 432 points de vente. Le commissionnement moyen par agent s’élève à 235 K€, chiffre un peu en deçà du national. La proportion de femmes augmente progressivement et se situe autour de 15 %.
Les agents exercent majoritairement en agence individuelle. Une dizaine de sociétés de capitaux seulement ont été créées. Mais la compagnie a pour volonté d’augmenter le nombre d’agents et d’associer les moyens entre deux personnes physiques spécialisées, par exemple en vie et en santé. Une trentaine de nouveaux agents rejoignent chaque année le réseau.
Comment jugez-vous l’exercice 2016 ?
Mi-janvier 2017, nous ne disposions pas encore des chiffres arrêtés de la compagnie. Cependant, on peut dire que le portefeuille est toujours équitablement réparti entre les trois métiers : vie, dommages et santé. Des tendances se dessinent quand même. La part d’assurance vie par exemple a augmenté ainsi que l’encours. Et le dommage progresse un peu, même si le taux de couverture est inférieur à 80 %. La compagnie veut se redévelopper sur la branche dommages. Preuve de cette volonté, elle opère un croisement sur les deux métiers (dommages et santé) en termes d’intéressement. Sur les segments des professionnels et des petites entreprises, il faut encore mobiliser les équipes et susciter leur appétence, car les résultats sont en deçà des objectifs.
Et sur la santé collective, le réseau d’agents Swiss Life a-t-il réussi le virage de l’ANI ?
Absolument. Dès le mois de janvier 2013, nous avons réfléchi à un plan de sauvegarde avec l’ANI. En fait, quelques agents seulement, localement, ayant une clientèle essentiellement de particuliers, ont été impactés par l’ANI. Notre taux de chute chez SwissLife en santé individuelle a été contenu à 17 %. Mieux même, car notre chiffre d’affaires santé prévoyance a progressé de 2 % en 2016.
La compagnie avait anticipé le virage de l’ANI dès 2013, en nous formant, en nous dotant d’outils de souscription simple et efficace avec un portail en ligne pour les nouveaux adhérents salariés. Les agents généraux ont joué le jeu. En 2016, plus de 200 sur 367 avaient réalisé chacun plus de 10 affaires santé entreprise. En 2015, le chiffre d’affaires en santé collective était supérieur à 15 M€ contre 1 M€ en 2012. Et en 2016, il devrait être encore en forte progression. L’ANI a accéléré le processus de la transformation des agents généraux SwissLife.
Où en êtes-vous de votre transformation digitale ?
Nous avons fait partie des réseaux pionniers à signer avec notre mandante un protocole internet en 2007. Nous achetons les leads et nous en faisons ensuite notre affaire, multi équipant le client. Nous avons fait envie. Les deux tiers du réseau l’ont signé et notre expérience internet est désormais rodée. Plus on est présent sur Google, plus notre référencement remonte. Cela est bénéfique au plus grand nombre. Bientôt, nous pourrons sur notre site agent, charté SwissLife, organiser des campagnes web locales. Une nouvelle étape est franchie avec les outils clients. Des applis en ligne permettent à ces derniers de réaliser eux-mêmes des actes de gestion. En outre, notre laboratoire digital réfléchit actuellement à la data science. Mais il faut que l’agent général reste au cœur de tout ce dispositif. Nos clients ont besoin du digital, mais l’agent doit pouvoir être l’interlocuteur privilégié du client.
Et en matière informatique, avez-vous changé de système ?
L’informatique agent a constitué un gros chantier. Nous avons changé de système en 2017. Nous pouvons utiliser à notre convenance nos propres outils (Bring your own device) ou l’outil compagnie. Un outil CRM est en cours de mise en place et nous entamons les discussions autour de la gestion électronique de documents (GED). Nos moyens de formation se modernisent et se digitalisent également.
Avez-vous commercialisé de nouveaux produits en 2016 et que prévoyez-vous pour 2017 ?
L’an dernier, nous avons proposé des offres groupées, prévoyance santé, dommages et vie à certaines branches (CCN des hôtels/café/ restaurants et coiffure, par exemple). Cette année, nous entendons, en santé, ratisser plus large au niveau des entreprises, et toucher celles aux effectifs inférieurs à 50 salariés. Fin 2017, les contrats non responsables devront le devenir. Ce sera un axe de développement pour nous.
Quelles sont cette année les priorités de Swissaga ?
Continuer de nous développer sur nos trois métiers, en vie sur les primes uniques, en dommage pro et notamment en assurance flotte entreprise. La refonte du système de production devrait nous aider à travailler davantage avec les jeunes agents et accompagner la transformation digitale. Nous continuons également nos échanges avec la compagnie au sein de notre commission « Ambition 10 », pour aborder le projet de l’agent et son développement sur les dix prochaines années.