Richard Ingleby, directeur général de Castlemead Insurance Brokers, et Jean-Georges Nanot, directeur de Castlemead France

« La taille du chiffre d’affaires n’a pas forcément de lien avec la complexité des risques »

Publié le 30 janvier 2025 à 9h00

Haude-Marie Thomas    Temps de lecture 4 minutes

Le courtier britannique Castlemead Insurance Brokers, spécialisé dans l’accompagnement des entreprises, PME et ETI en particulier, s’installe en France. Entretien avec le directeur général du courtier britannique, Richard Ingleby, et le directeur de Castlemead France, Jean-Georges Nanot.

Propos recueillis par Haude-Marie Thomas

Pourquoi ouvrir un bureau en France, à Paris, en 2025 ?

Richard Ingleby : Le tournant du Brexit a clairement été décisif dans cette prise de décision et nous sommes partis à la recherche d’un partenaire pour établir un bureau en Europe. Mais cela ne se serait pas fait sans la bonne rencontre. Avec Jean-Georges Nanot, que j’ai connu au sein du réseau international non intégré GBN Worldwide (qui réunit des courtiers indépendants, des assureurs, réassureurs, professionnels du droit et gestionnaires de risques), nous partageons les mêmes valeurs et la même vision du risque. J’étais aussi intéressé par la position centrale de la France en Europe et par la typologie de ses entreprises sachant que le cœur de notre portefeuille est constitué de grosses PME. Castlemead France nous permettra d’accompagner nos clients anglais ayant des filiales ou des intérêts en France comme dans le reste de l’UE. Il s’agit également d’un vecteur intéressant pour les entreprises européennes qui cherchent à se rapprocher du marché britannique et de ses capacités d’assurance.

Allez-vous ouvrir d’autres bureaux en France ?

Jean-Georges Nanot : Nous nous concentrons prioritairement sur la région parisienne. Notre objectif, pour ce bureau est de monter à cinq personnes recrutées en 2025 et de poursuivre ce même niveau de croissance chaque année ensuite. Nous sommes en parallèle attentifs à des opportunités de croissance externe auprès de sociétés ayant les mêmes valeurs et le souhait de rejoindre notre approche entrepreneuriale.

Quelle est votre différenciation ?

Richard Ingleby : En matière d’évolution du marché, de consolidation, je dirais que la France et le Royaume-Uni ont dix ans d’écart même si je pense que nous avons une approche du client culturellement et historiquement un peu différente. L’assurance reste un sujet complexe donc quand on réussit à parler avec un directeur financier des risques de son entreprise, ces quinze minutes sont précieuses ! Un directeur financier n’a aucune envie de multiplier les échanges avec différents représentants d’un même courtier. Chez nous, une entreprise a un interlocuteur et une vision globale du processus de placement des risques. Au Royaume-Uni, beaucoup d’entreprises du middle market passent par des solutions de placement par Internet qui ne sont pas personnalisées. Les assureurs poussent aussi le développement de MGA sous un certain seuil. En France, le développement du courtage grossiste a permis de gagner en prix mais cela s’est fait au détriment de la relation directe aux clients. Nous nous différencions donc par le dialogue direct avec les entreprises. Et face aux assureurs, qui ont largement centralisé leur processus de décision, nous avons su faire la preuve de notre pertinence en apportant les bonnes informations, correctement analysées, pour chaque dossier.

Jean-Georges Nanot : En matière de fonctionnement, Castlemead Insurance Brokers est un courtier multi-spécialiste direct mais nous sommes ouverts au partenariat avec une galaxie d’acteurs. Nous avons des atouts à apporter à des courtiers qui souhaiteraient se rapprocher de nous et nous souhaitons élargir l’éventail de nos solutions pour suivre au mieux les besoins de nos clients, sachant que notre métier s’étend à de plus en plus de domaines.

Quelles typologies d’entreprises ciblez-vous ?

Richard Ingleby : Nous souhaitons faire de l’accompagnement au cas par cas et étudier chaque situation. Nous avons conscience que la taille du chiffre d’affaires ou de l’effectif salarié n’a pas forcément de lien avec la complexité des risques. Nous pouvons donc accompagner des entreprises, des plus petites aux plus grandes, en fonction de leurs besoins. Nous n’avons pas de contrainte de placement, le jeu est donc totalement ouvert. Cette agilité nous a permis dans des nombreuses situations d’accompagner les clients qui s’inscrivent dans des supply chain complexes.

Jean-Georges Nanot : En Angleterre, Castlemead travaille entre autres pour des sous-traitants dans l’automobile, dans l’aviation, avec des entreprises de e-commerce, des prestataires informatiques, des entreprises de logistique et quelques clients dans la pharmacie. C’est sur la base de cette expertise que Castlemead France sera amené à se déployer dans les prochains mois et prochaines années.

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