Un nouveau directeur général à la tête d’Hélium. Après un parcours spécialisé dans le conseil et la relation client, Arnaud Delattre prend les commandes du spécialiste de la gestion des complémentaires santé et prévoyance. L’occasion pour l’entreprise, qui fête ses quinze ans cette année, de faire également le point sur ses ambitions stratégiques dans un environnement de la gestion en pleine mouvance.
Vous venez de prendre la direction générale d’Hélium sans venir du monde de l’assurance. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Je viens du secteur conseil et de l’externalisation de la relation client. Sans être un pur spécialiste de l’assurance, j’ai côtoyé dans ma carrière de nombreux secteurs d’activité, dont l’assurance, mais également les télécoms, les médias ou encore la banque. C’est cette richesse multisectorielle, avec un sujet profond autour de la relation client qui a toujours été au cœur de mon activité, que je veux apporter à Hélium.
Parlez-nous justement d’Hélium. Quels sont vos chiffres en 2025 ?
Hélium, qui appartient au Groupe Audeo, s’est développé comme un acteur de la gestion déléguée, en toute indépendance des autres activités de sa maison mère. Nous intervenons à la fois en santé collective et en prévoyance, et savons aussi accompagner nos partenaires en marque blanche lorsque cela fait sens pour eux. Nous représentons 40 M€ de chiffre d’affaires en santé et en prévoyance, 9 000 entreprises et plus d’un million de personnes gérées. Pour cela, nous travaillons avec plus de 450 partenaires courtiers, et mobilisons au quotidien 400 collaborateurs en France.
Quelle est votre approche du marché de la gestion ?
Elle reste la même que celle qui a présidé à la création d’Hélium il y a quinze ans. Il y avait d’abord la volonté d’avoir une société dédiée à la gestion qui soit indépendante des activités de courtage du Groupe Audeo (Servyr et ExperIS). Le courtage et la gestion sont deux métiers différents. La gestion est une affaire de spécialistes qui nécessite d’autres qualités pour le management et le pilotage financier. Nous avons également toujours souhaité porter notre attention à la qualité de la relation avec nos clients et à l’accompagnement humain de nos collaborateurs. La réussite d’un gestionnaire ne peut plus se résumer à un taux de décroché élevé et à un traitement rapide des sinistres.
Quels sont actuellement les grands sujets et les enjeux de la gestion déléguée ?
Dans notre secteur d’activité, nous avons trois enjeux constants lies à la réglementation (typiquement comme Dora) : le recrutement, la formation et l’accompagnement de nos collaborateurs lors des fortes saisonnalités de nos activités ; la rentabilité avec la maîtrise de nos coûts pour garantir notre indépendance ; et notre croissance. Actuellement, nous sommes également face à un grand défi technologique. Les attentes de nos clients sont croissantes, notamment sur les délais de traitement et l’expérience client. La technologie est centrale dans nos activités, d’autant plus avec la question actuelle de l’IA et de la place à lui donner dans nos opérations.
Enfin, de manière plus conjoncturelle, nous voyons l’écosystème de la gestion déléguée évoluer. Beaucoup d’acteurs ont changé de mains en 2025 et ainsi le nombre de spécialistes de la gestion indépendants se réduit. Cela crée un vrai challenge pour nos partenaires courtiers qui sont en recherche de partenaires/co-courtiers de qualité. Dans ce contexte, pouvoir s’appuyer sur un gestionnaire indépendant comme nous représente pour eux un véritable atout, qu’ils peuvent à leur tour valoriser auprès de leurs clients.
Dans cette recomposition du marché que vous évoquez, observez-vous aussi une volonté des assureurs de réinternaliser la gestion ?
La gestion est un métier à part entière. C’est un métier de professionnels qui savent gérer de la production en masse en assurant une qualité permanente. Je crois que le sens de l’histoire va plutôt dans le sens d’une spécialisation des métiers : le courtier commercialise, l’assureur porte le risque et le gestionnaire gère. Dans ce contexte, nous ne sentons pas d’envie particulière des assureurs pour réinternaliser même si ces derniers ont un historique avec des centres internes qu’ils doivent occuper et reconditionner.
Comment s’inscrit l’activité d’Hélium au sein d’un groupe de courtage comme Audeo ?
La création d’Hélium il y a quinze ans a manifesté la volonté du groupe de séparer les activités de conseil des activités de gestion. C’est cette indépendance qui permet d’apporter le même service de qualité à tous les courtiers partenaires. La force de faire partie du Groupe Audeo, c’est de pouvoir profiter de la complémentarité de ses métiers. Nous nous enrichissons de la connaissance du métier de courtier avec Servyr et Exper-IS. Ce ne sont d’ailleurs pas nos premiers partenaires, ce qui nous garantit notre indépendance.
C’est le 15e anniversaire d’Hélium. De quoi seront faites les quinze prochaines années ?
Quinze ans, c’est l’âge où l’on quitte l’adolescence. Hélium rentre dans une nouvelle étape de sa croissance. La société est solide financièrement et reconnue sur son marché pour sa qualité de gestion. Les fondamentaux sont donc là, ce qui nous permet d’attaquer les quinze prochaines années avec beaucoup d’ambitions. Nous avons réalisé une croissance à deux chiffres depuis notre création et avons la volonté de poursuivre au même rythme.
