À mi-parcours des objectifs 2025, Abel Biver, cofondateur et CEO, fait le point sur la croissance de Nostrum Care au sein du marché de la complémentaire santé 100 % digitale. Avec plus de 8 000 adhésions en 2025, il réaffirme le positionnement stratégique de Nostrum Care, et détaille les innovations technologiques mises en place pour répondre aux attentes de la clientèle.
Où en êtes-vous à mi-2025 ?
Nous sommes en ligne avec nos ambitions : nous visons 10 000 nouvelles adhésions cette année, et avons déjà dépassé la moitié. Mais au-delà des chiffres, notre priorité est d’assurer la bonne gestion de nos finances et toujours investir pour améliorer l’expérience que nous offrons à nos clients. Nos actionnaires historiques nous soutiennent pleinement. Nous n’avons pas besoin de financement externe à court terme.
Avez-vous modifié votre stratégie depuis le lancement ?
Oui, initialement, nous avions lancé une complémentaire santé pour protéger les non-salariés et indépendants qui n’ont pas accès à une complémentaire santé via un employeur. Mais notre offre centrée sur le care dans toutes ses dimensions (santé mentale, santé spécifique des femmes, prévention par les médecines douces, etc.) répond à des enjeux sociétaux importants aujourd’hui. Des fonctionnaires, des personnes en reconversion ou encore des salariés à la recherche d’une surcomplémentaire santé peuvent être séduits par notre offre. Nous avons donc élargi notre audience et adapté nos garanties ou produits remboursables en conséquence.
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Quel est l’âge moyen de vos adhérents ?
L’âge moyen est de moins de 30 ans. Notre communication et notre positionnement résonnent particulièrement auprès des jeunes générations, qui sont plus ouvertes aux sujets de santé mentale.
Vous vous considérez toujours comme une mutuelle « de niche » ?
Nous ne sommes pas encore un grand acteur, mais nous ambitionnons de le devenir. Notre croissance et notre notoriété progressent, et notre positionnement nous y prépare. Nous travaillons également avec des freelances et digital nomades. Nous prévoyons de recruter en 2026, notamment pour renforcer nos compétences en IA.
Quel est votre regard sur le marché actuel de la complémentaire santé ?
Le secteur est sous pression : marges faibles, dépenses qui augmentent, taxes nombreuses. On attend des mutuelles qu’elles restent accessibles sans moyens supplémentaires. Elles doivent s’impliquer activement dans la sauvegarde du système de santé, en collaboration étroite avec la Sécurité sociale. Nous préparons d’ailleurs un plaidoyer en ce sens avec l’Alliance mutualiste.
Avez-vous augmenté vos tarifs récemment ?
Oui, en 2024, nos tarifs ont augmenté d’environ 8%. Pour 2026, comme pour toutes les mutuelles, une hausse est probable, compte tenu du contexte fiscal et réglementaire.
Comment vous différenciez-vous face à Alan, Lovys ou Axa ?
Nous n’avons pas les mêmes moyens financiers, mais notre force réside dans notre positionnement. Nous couvrons 44 pratiques de médecine alternative, contre 3 en moyenne chez certains concurrents, et remboursons mieux certains soins comme le CBD ou les compléments alimentaires. Nous restons concentrés sur la santé individuelle, avec une approche spécialisée.
Par ailleurs, les AssurTech qui ont survécu ont intégré tôt la rentabilité. Certaines ont misé uniquement sur la croissance, ce qui n’est pas viable. Chez Nostrum Care, la rentabilité est au cœur du modèle, c’est une question de respect envers nos assurés.
Quelles nouveautés avez-vous introduites récemment ?
Nous avons aussi publié un manifeste qui affirme notre positionnement : une mutuelle engagée dans la santé globale, incluant la santé mentale, alternative et préventive. Nous sommes d’ailleurs les seuls à rembourser des séances de yoga, du CBD ou des compléments alimentaires. Nous agissons aussi pour la santé des femmes, le soutien psychologique des jeunes, et facilitons l’accès à une couverture pour les plus précaires. Nous venons aussi de sortir une nouvelle version de notre application mobile, plus fluide et évolutive rendue possible par le « low code ». Nous avons intégré des téléconsultations, un second avis médical, une assistance psychologique d’urgence, des aides à domicile en cas d’hospitalisation, garde d’enfants, aide aux devoirs… L’objectif est de soulager la charge mentale de nos assurés en cas de coup dur.
Quels sont vos projets pour les prochains mois ?
La nouvelle version application est un tournant majeur. Elle permettra d’intégrer davantage de services santé et prévoyance, tout en optimisant l’expérience utilisateur. Nous renforçons aussi notre modèle 100% digital, avec des adhésions entièrement autonomes. L’intelligence artificielle n’est pas en reste et est utilisée principalement pour lutter contre la fraude. Parce que celle-ci menace le principe de solidarité qui se trouve au cœur du fonctionnement des mutuelles. Chaque fraude affaiblit la capacité des mutuelles à rembourser efficacement les soins légitimes.