Laurent Belhout, PDG d’Aon France, Belgique, Luxembourg et Maroc

« La France peut désormais être un hub pour les captives »

Publié le 31 août 2023 à 9h00

Juliette Lerond-Dupuy    Temps de lecture 3 minutes

Laurent Belhout, président-directeur général d’Aon France, projette déjà le rôle de la France dans le développement des captives et revient sur ses activités de courtier de réassurance. Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le numéro de septembre de La Tribune de l'assurance.

Où en êtes-vous à mi-année ?

Aon France se porte bien. Nous avons clôturé le 1er trimestre avec une croissance de 11 %, à mettre en regard des revenus en hausse de 10,5 % déjà en 2022. Et nous clôturons le 1er semestre en croissance de 9 %. Tous les segments sont en croissance avec pour fer de lance nos activités affinitaires et santé-prévoyance. La France se comporte bien au sein de la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) et ses quarante pays. Nous nous plaçons tout en haut des critères de performance, ce qui nous permet d’avoir une grande autonomie au sein du groupe Aon, notamment en matière de ressources et de politique client.

Parmi les grands courtiers, vous êtes le seul à figurer dans le top 10 de la productivité établi par La Tribune de l’assurance. Quels sont selon vous les ressorts de cette présence d'Aon parmi les courtiers les plus productifs ?

Aon France est le seul courtier généraliste à figurer parmi les leaders de la productivité, chasse gardée des spécialistes normalement ! C’est en partie une question de leadership sur le marché, c’est aussi grâce à la composante réassurance traités de notre activité. Ce sont de gros volumes gérés par une centaine de collaborateurs très productifs.

Qui pilote la réassurance chez Aon France ?​​​​​​

En tant que président d’Aon France, je préside l’activité de réassurance en France. C’est traditionnellement une présidence non-exécutive même si l’activité de réassurance intègre le bilan dont j’ai la charge. C’est un métier important pour Aon France comme pour le groupe, nous sommes leader mondial du courtage de réassurance traités où les clients sont les assureurs.

Concernant la réassurance facultative, où nos clients sont les entreprises, c’est Aon France qui travaille au bénéfice final de ses clients. Cela compte pour 10 % de l’activité totale de la réassurance d’Aon France. La bonne gouvernance exige que l’exécutif ne soit pas le même entre ces deux volets de la réassurance.

Comment évolue ce marché ?

On voit une déconnexion entre traités et facultatives. Les facultatives cette année sont très contributives pour nos placements, notamment pour sécuriser les captives.

Êtes-vous satisfait par le décret sur les captives à la française ?

Oui, même s’il reste un problème pour les captives en France, celui de leur management. Au Luxembourg, il existe des sociétés de management de captives, déconnectées du groupe. Il y a un directeur général provenant de la société de management, qui est l’interlocuteur de l’autorité de tutelle. En France, l’interlocuteur est issu du groupe qui constitue la captive, souvent la direction générale. Mais les directeurs généraux ont autre chose à faire que de suivre leur captive, surtout si elle n’est pas très volumineuse. Il peut donc y avoir un sujet de gouvernance.

Au final, nous sommes satisfaits car le fonctionnement est similaire à celui du Luxembourg même si le dispositif tel qu’il est manque de maturité sur l’organisation du marché. Je pense que la France peut désormais tout à fait être un hub pour le management de captives, de la même façon que le Luxembourg. Plus généralement, les créations de captives ont explosé ces deux dernières années et représentent un business significatif pour les courtiers et un outil de gestion du risque incontournable pour les entreprises.

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