Alexander Nagler, DG de Gallagher Global Brokerage Europe

« La France est stratégique pour l'expansion européenne de Gallagher »

Publié le 3 octobre 2024 à 9h00

Mehdi ElAouni    Temps de lecture 4 minutes

Gallagher, troisième courtier mondial en 2023 avec un chiffre d’affaires de près de 10 Md€, est un incontournable des marchés nord-américain et britannique, mais demeure peu présent en Europe continentale et peu ou prou absent du marché hexagonal. Rencontre avec Alexander Nagler, le patron de Gallagher pour l’Europe continentale, qui partage sa vision du marché français ainsi que ses ambitions d’expansion à l’échelle européenne. Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le numéro 305 daté octobre de La Tribune de l'assurance.

Quelle est la répartition de vos activités en Europe continentale et quelles sont vos ambitions sur ce marché ?

Les pays nordiques représentent environ 50 % de notre chiffre d’affaires en Europe continentale, suivis par la Suisse avec 20 %, la Turquie également à 20 %, et l’Allemagne à 10 %. Une part significative de nos opérations européennes continue de passer par le marché londonien via notre position de broker at Lloyd’s, où nos branches spécialisées occupent une place centrale. Nous collaborons également avec des courtiers dans plusieurs pays où nous ne sommes pas encore implantés. Déjà solidement ancré au Royaume-Uni, Gallagher a pour stratégie d’accélérer son expansion sur le continent. C’est pour mener à bien cette ambition que j’ai pris les rênes de Gallagher Europe et que Nepomuk Loesti vient de nous rejoindre en tant que directeur du développement.

Quelle est votre feuille de route stratégique après un an à la tête des activités européennes du groupe de courtage ?

Notre objectif est de bâtir en Europe une filiale qui reflète le leadership de Gallagher sur d’autres marchés. Cela implique de développer un solide réseau de courtage, couvrant les PME et ETI à travers un large éventail de produits, tout en renforçant notre expertise et nos spécialités, notamment pour les grandes multinationales et les risques spécifiques. Pour y parvenir, les fusions et acquisitions seront au cœur de notre stratégie. Nous pourrions aussi recruter des équipes déjà constitués dans des secteurs clés comme le cyber, les risques transactionnels, les énergies renouvelables, afin de nous renforcer. Les acquisitions resteront notre principal moteur de croissance pour nous hisser parmi les premiers courtiers en Europe. Le marché européen est en pleine consolidation, avec beaucoup de mouvements, et nous entendons y participer. Gallagher offre à ses talents et à ses clients un environnement familial et une activité de courtier indépendant. Nous sommes à un tournant stratégique, et le Gallagher Europe d’aujourd’hui sera méconnaissable d’ici cinq ans.

Comment percevez-vous le marché français du courtage ?

Le marché français est l’un des plus importants en Europe, rivalisant avec l’Allemagne, et est compétitif avec une forte présence de courtiers internationaux et de champions nationaux comme Diot-Siaci, Verspieren, Filhet-Allard ou Bessé… C’est un marché sophistiqué qui correspond bien à notre approche technique du courtage. Il est caractérisé par une clientèle diversifiée allant des entreprises Fortune 500 à des acteurs majeurs dans des secteurs comme l’aéronautique et la pharmacie, qui nécessitent des services de courtage technique de haut niveau.

Quelles y sont vos ambitions ?

Nous avons déjà une présence en Europe, et notre objectif est de nous concentrer sur les principaux marchés du continent, notamment la France. Toutefois, nous ne cherchons pas à acquérir à tout prix : il est crucial que la cible soit en phase avec notre vision. Nous privilégions une approche fondée sur des relations solides et la compatibilité des équipes, car l’assurance reste avant tout une affaire de personnes. La France est stratégique pour notre expansion et a un potentiel pour nous offrir de la valeur ajoutée. Cela passera par des fusions et acquisitions qui sont essentielles à notre croissance, or, elles nécessitent du temps et une sélection rigoureuse des partenaires. Nous surveillons activement le marché, y compris les opportunités de capital-investissement, et recherchons des acquisitions alignées avec notre vision. Avec un rythme d’acquisitions élevé (environ une par semaine à l’échelle mondiale), Gallagher est bien placé pour saisir les opportunités en Europe. Avec quatre-vingt dix-sept ans d’histoire et seulement trois PDG, notre succès repose sur la patience et le timing. Nous sommes convaincus que cette stratégie portera ses fruits dans les années à venir, y compris en France.

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