Interview de la semaine

« Il y a un vrai redressement du marché des grands risques »

Publié le 31 octobre 2019 à 8h00

Marie-Caroline Carrère

Jean Couturié, président du conseil de surveillance, et Anne-Jacques de Dinechin, président du directoire de Diot

Marie-Caroline Carrère
journaliste

Les dirigeants de Diot font le point sur la campagne des renouvellements grands risques et sur l'actualité du courtier (retrouvez cet entretien, et la vision stratégique de Christian Burrus, dans le numéro de novembre de La Tribune de l'assurance).

Quel est l’appétit des assureurs durant cette campagne des renouvellements 2020 ?

Jean Couturié : Le marché est en train de se retourner en France mais aussi un peu partout dans le monde. Les assureurs restent malgré tout sur des positions différentes. Certains assureurs ont des positions assez fermes sur un certain nombre de marchés et notamment sur les grands risques internationaux. Nos interlocuteurs sont dans le dialogue mais avec clairement la volonté d’avoir des résultats techniques favorables. Les effets de cette nouvelle politique de souscription sont perceptibles depuis début 2019. Il y a une accélération du phénomène sur les renouvellements en cours.

Anne-Jacques de Dinechin : Pour l’heure, ce sont des majorations ciblées même si le discours des assureurs en début de campagne a pu laisser penser qu’ils feraient passer des majorations presse-bouton sur le bas de segment des risques d’entreprise. Diot et LSN sont là pour servir au mieux leurs clients et leur trouver des solutions. De fait, avec le rapprochement des équipes, nous avons davantage de solutions à proposer et notamment, avec LSN Ré, un accès plus large à la réassurance facultative.

Quel est l’impact de l’environnement de taux bas sur les renouvellements ?

Il est double. D’une part, les assureurs anticipent des effets sur les branches longues. Et d’autre part, l’environnement de taux bas devrait logiquement maintenir un bon niveau de capacités financières susceptibles d’investir dans l’assurance. Un mouvement favorable à la concurrence sur le marché.

Tout le petit monde des grands risques est-il sur la même longueur d’onde ?

J.C. : Cela dépend de la taille des risques mais ce que je constate c’est qu’il n’y a plus de jeu dès lors qu’on est sur les grandes entreprises. Il n’y a plus d’assureur qui fasse des coups sur ce segment des grands risques internationaux actuellement. C’est la première fois depuis 2003 que les assureurs ont une position commune et, au total, il y a un vrai redressement de marché.

Comme toujours en période de hausse, on ne présente pas une forte majoration à nos clients sans l’accompagner de solutions avec une valorisation de la prévention et des dispositifs alternatifs de montage et de rétention avec, si nécessaire, un ajustement des franchises. Nous présentons des solutions sur-mesure avec tous les outils à notre disposition pour faire face à ce mouvement haussier. Les assureurs ne demandent pas forcément des majorations considérables, ce qu’ils veulent c’est redéfinir les conditions du partenariat.

A.-J.D.D. : Il y a une diminution du nombre d’acteurs, il faut qu’on aille chercher d’autres capacités. La réassurance facultative est une voie tout comme faire entrer davantage de porteurs de risques dans les programmes pour limiter la domination des rares assureurs leaders des grands risques.

Quel a été le bilan des derniers renouvellements pour Diot ?

J.C. : Nous sommes satisfaits. Parmi nos succès, on peut citer la reprise de tous les programmes du groupe Carrefour en janvier 2019 et nous avons remporté l’appel d’offres automobile de la centrale d’achat des véhicules de l’Etat (l’Ugap) avec 41 000 véhicules assurés par Diot dès le 1er janvier 2020.

D’un point de vue général, nous avons bien défendu nos positions notamment sur nos principales affaires. Les renouvellements de janvier 2019 se sont donc plutôt bien passés.

Il y a eu aussi les renouvellements intermédiaires de juillet dans un environnement tarifaire qui s’est fortement durci, qui nous pousse à faire preuve de créativité et nous demande beaucoup de travail.

Il y a eu deux autres avancées significatives avec la reprise du pôle américain d’Air Liquide, et chez Unibail Rodamco la gestion du rachat du groupe australo-américain Westfield. Ceci marque clairement la reconnaissance de la qualité et de l’efficacité de nos équipes pour réussir ces intégrations dans les programmes d’assurances imaginés par Diot. Grâce à ces réussites, nous marquons notre capacité à accompagner nos clients à l’international avec les partenaires de notre réseau Eos Risq.

Dépêches

Chargement en cours...

Dans la même rubrique

« La tendance tarifaire du risque cyber est à la baisse »

Axa XL, la division d’Axa dédiée à l’assurance des grands risques pour les groupes du CAC 40 et les...

« La croissance de Diot-Siaci devrait encore s’afficher à deux chiffres en 2025 »

Entre Pierre Donnersberg et Christian Burrus, coprésidents du courtier Diot-Siaci, c’est l’entente...

Changement climatique : Axa met le paquet

Le Groupe Axa accélère ses investissements dans la transition énergétique, repense ses produits et...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…