Le groupe de courtage international Howden s’installe en France. Le courtier d’origine britannique traverse la Manche avec une stratégie ambitieuse de développement qu’il confie à une des figures de proue de l’assurance européenne, le Français et ex-patron d’AIG France et de Willis Towers Watson au Royaume-Uni Nicolas Aubert.
Qu’il s’agisse de l’arrivée du courtier britannique Howden sur le marché français ou du retour en métropole de l’emblématique patron d’AIG France SA des années 2000, tout le monde avance son scénario ces derniers mois.
Pour le courtier britannique fondé en 1994 et aujourd’hui largement international avec pas moins de 17 implantations en Europe et des représentations dans 50 pays à travers le monde, le marché français est une priorité stratégique depuis plusieurs années. C’est ainsi qu’Howden Broking Group figurait en bonne place parmi les protagonistes des négociations relatives au tour de table capitalistique de Siaci Saint Honoré avant que ce dernier n’arrête son choix sur Diot.
De fait, Howden choisit de partir de zéro en France. Toutefois, les courtiers comme les assureurs et les assurés grands risques du marché français connaissent tous son réseau international. Un des rares réseaux de courtage indépendant à travers le monde, partenaire de tel ou tel cabinet français pour ses affaires internationales. En outre, Howden ne part pas tout à fait d’une feuille blanche puisque le courtier compte six salariés déjà actifs sur le marché français de la réassurance et des opérations de M&A.
Des ambitions et des moyens financiers
« La vocation du groupe est de concurrencer les trois courtiers globaux, de constituer en France, comme ailleurs en Europe, une alternative européenne au grand courtage américain. Cela signifie figurer dans le top 10 des courtiers français d’ici cinq ans », résume Nicolas Aubert, tout nouveau DG d’Howden France SAS.
L’homme dirigeait AIG France durant la décennie 2000, celle du développement flamboyant des lignes financières sur le marché français qui portera le chiffre d’affaires de la filiale du groupe américain à un milliard d’euros, mais aussi la décennie de la crise financière de 2008 et de ses conséquences cataclysmiques sur le groupe AIG. Pour Nicolas Aubert, la période qui s’ouvre alors sera celle de la gestion de crise. Et c’est auréolé de l’étiquette de sauveur d’AIG France qu’il s’expatrie au Royaume-Uni en 2010, d’abord pour diriger AIG UK puis Willis et WTW au Royaume-Uni.
Depuis douze ans, son retour en France a été abondamment discuté sur le marché qui tour à tour l’a annoncé à la tête de tel courtier ou de tel assureur grands risques. « Je reviens aujourd’hui pour un projet entrepreneurial, créer Howden en France », explique-t-il.
Ce sont José Manuel Gonzalez et Luigi Sturani, patrons Global et Europe du courtage pour le groupe britannique, qui sont allés chercher Nicolas Aubert : « C’est très excitant de partir d’une page blanche, remarque le nouveau DG, fort de ses trente ans de carrière. Howden me donne pour la première fois l’opportunité de me réaliser dans un projet entrepreneurial ambitieux en me laissant carte blanche pour constituer l’équipe et le modèle de développement. »
Pour son activité française, Howden mise d’abord sur la capacité de Nicolas Aubert à fédérer les talents pour constituer une équipe opérationnelle rapidement. « J’ai deux prérequis stratégiques pour lancer nos opérations. D’abord réunir des talents du risque d’entreprise, des spécialistes du courtage désireux de se réaliser en tant qu’entrepreneur. C’est un prérequis fondamental puisqu’on ne réussit qu’en équipe. En parallèle, ma feuille de route est de procéder à des acquisitions en France pour rapidement disposer d’une présence locale mais aussi de portefeuilles spécialisés », indique Nicolas Aubert.
Dans les starting-blocks
Le projet est d’autant plus séduisant qu’il s’agit de créer une activité française de courtage des risques IARD de l’entreprise à partir de zéro mais au sein d’un groupe, Howden, qui compte d’ores et déjà 10 000 salariés à travers le monde et dispose de son propre réseau international : « Howden est déjà en train de se bâtir comme l’alternative internationale et européenne au courtage global ; nos ambitions sont fortes localement grâce à ces acquis du groupe. Il faut rester humble car c’est un gros challenge mais nous avons les moyens de le remplir tant en termes de recrutements que de croissance externe. Et nous allons pour cela regarder tous les segments de marché, y compris en santé et prévoyance collective », conclut-il.