Alors que le bilan 2014 d’AIG en Europe de l’Ouest est très flatteur, Fabrice Domange – son patron sur la zone – s’explique sur le plan social en cours au sein d’AIG et ses conséquences pour les équipes françaises.
Quel bilan faites-vous de l’exercice 2014 pour AIG en France et au Benelux ?
En 2014, les quatre pays qui composent la zone Ouest – Belgique, France, Luxembourg et Pays-Bas – ont réalisé environ 1,3 Md$ de chiffre d’affaires. Le portefeuille y est globalement équilibré, réparti à 65 % entre les risques d’entreprises et 35 % pour les risques des particuliers.
La France représente plus de la moitié de la zone Ouest en chiffre d’affaires avec environ 850 M$ pour 2014. AIG en France s’est bien tenu l’an dernier sur ses deux grands métiers que sont les risques d’entreprises et les assurances pour les particuliers avec nos programmes affinitaires. Au total, les risques d’entreprises représentent 55 % de notre chiffre d’affaires en 2014 pour la France. Sur un marché français surcapacitaire et en proie à une forte pression tarifaire, AIG bénéficie de la stabilité de sa politique de souscription basée sur l’expertise technique. Nous avons ainsi bouclé 2014 avec une croissance de 8,4 % en risques d’entreprises et de 15 % en dommages.
Sur le segment des particuliers, nous progressons également et assurons désormais environ 11 millions de clients individuels. Ce segment porté par nos approches affinitaires représente 45 % de nos revenus. La qualité de nos programmes affinitaires a été saluée fin 2014 par l’obtention du premier label Bureau Veritas des garanties affinitaires avec la FG2A.
Pourquoi un plan social pour la France et une nouvelle réorganisation dans ce contexte porteur ?
Comptant parmi les leaders mondiaux de l’assurance, AIG entend le rester dans les prochaines années. En 2014, notre groupe s’est lancé dans un processus global de transformation qui vise un double objectif : poursuivre l’amélioration du service client pour rester un acteur de référence en la matière, et continuer à investir sur notre croissance grâce aux économies de coûts opérationnels.
La France – 5e entité du groupe – s’est inscrite dans cette démarche globale, qui concerne aussi nos 26 succursales européennes, avec la double ambition d’optimiser ses processus et de renforcer sa qualité et réactivité de service vers ses clients et partenaires.
En septembre dernier, nous avons présenté aux partenaires sociaux un projet de transformation local focalisé autour des fonctions de back-office avec en cible le recours à des centres de services partagés d’AIG – créés notamment en Europe – avec des employés AIG.
Au global, ce plan devait concerner 120 postes – dont certains non pourvus – et nous l’avons réduit à 90 postes. Ceux-ci concernent d’abord la fonction finance-comptabilité, dont une partie relevait des activités de reporting groupe encore basées à Paris où était notre siège européen jusqu’en 2011, et désormais situées à Londres pour la région EMEA. Ils touchent ensuite des fonctions back office sinistres et opérations, pour des tâches pouvant être standardisées et organisées avec la mise en œuvre de nouveaux processus.
Où en êtes vous aujourd’hui dans la mise en œuvre de ce plan et qu’est il prévu pour les salariés concernés ?
Après la période de consultation et d’échange avec les partenaires sociaux, notre projet a été homologué le 15 janvier par la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et nous pouvons donc passer à sa mise en œuvre. Celle-ci va se faire dans le temps – sur un an environ – en permettant à la fois de bien préparer le transfert méthodique des tâches à nos centres de services partagés et aux salariés concernés de bénéficier selon leurs souhaits de différentes mesures d’accompagnement. En effet, le plan d’accompagnement a été particulièrement étudié afin de donner tous les moyens dont un grand groupe comme AIG dispose pour que les personnes touchées puissent être reclassées en interne ou en externe, en leur laissant le temps suffisant pour y arriver et avec notre aide. Pour soutenir sa croissance, AIG continue par ailleurs de recruter en local sur les fonctions commerciales et de front office, et les salariés AIG concernés par le plan y sont éligibles en premier lieu.
Quels sont dès lors vos objectifs et perspectives pour AIG en Europe de l’Ouest ?
Nous voulons continuer à croître de manière profitable et atteindre 1,7 Md$ pour la zone Ouest dans les toutes prochaines années, dont environ 1 milliard pour la France.
Pour la France, en risques d’entreprises, nous voulons continuer notre progression en dommages par des recrutements et le renforcement de l’ingénierie-prévention. Et capitaliser sur notre capacité pouvant aller jusqu’à 1 Md$ et sur notre réseau international. Nos ambitions sont renouvelées également en risques financiers où nous souhaitons garder notre leadership, notamment pour nos offres de référence comme la responsabilité des dirigeants – avec 400 000 assurés – ou pour des couvertures encore émergentes comme les risques cyber. Aussi en flottes d’entreprises, où nous assurons déjà 800 000 véhicules. Ou encore sur nos lignes de spécialités avec notamment le trade credit ou l’aviation. Enfin, pour les risques du particulier, nous entendons continuer à déployer notre business model affinitaire vers d’autres secteurs et territoires.