Florence Louppe, directrice générale de HDI Global en France

« HDI en France voit ses primes nettes progresser de 20% en 2021 »

Publié le 2 février 2022 à 17h00

Stéphane Tufféry    Temps de lecture 6 minutes

Florence Louppe dresse le bilan de l’exercice passé, commente les faits saillants du risque d’entreprise, et évoque ses ambitions pour l’assureur grands risques mais aussi pour elle-même en 2022 (retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le numéro de février de La Tribune de l'assurance).

Quel bilan faites-vous de l’exercice passé ?

C’est un exercice de croissance significative pour HDI en France avec des primes nettes acquises (hors captives) qui progressent de près de 20%. Dans cette forte croissance, il y a bien sûr les effets du durcissement du marché avec la hausse des taux, mais aussi surtout l’effet de l’acquisition d’affaires nouvelles.

C’est-à-dire ?

Quand on a augmenté les prix, on a aussi réduit nos parts dans le cadre d’un meilleur équilibre et d’une bonne résistance aux chocs de notre portefeuille. Au total, la croissance a pour origine pour moitié la hausse des prix et pour moitié l’acquisition d’affaires nouvelles. C’est un exercice de très bonne facture pour HDI en France qui constitue le deuxième marché du groupe après l'Allemagne. Le chiffre d’affaires 2021 de 500·M€ nous place sur le podium des principaux assureurs du marché français des grands comptes.

Ce succès en France, HDI le doit à ses 160 collaborateurs (dont 23 recrues l’an dernier) sans lesquels notre développement n’aurait jamais eu lieu. Une compagnie d’assurance, ce n’est pas que des capacités et des textes de garantie, c’est aussi et surtout les hommes et les femmes qui la composent.

Quelle est l’histoire de HDI en France ?

En 2022, nous fêterons trois anniversaires : les vingt ans de notre présence en France, la fusion, voilà quinze ans, avec Gerling, et les cinq ans de notre délégation régionale de Lyon. Au départ, le bureau de Paris choisit de se lancer sur les grands comptes en plus de gérer les affaires allemandes dans l’Hexagone. Aujourd’hui, c’est tout au plus 10 % de notre chiffre d’affaires même si nous continuons à être actifs auprès de ces clients « import ». En parallèle existait Gerling en France, actif en RC et dommages, et très proche des courtiers y compris en région. Lors de la fusion en 2007, les équipes se sont donné pour ambition d’accompagner les grands comptes grâce aux savoir-faire historiques du groupe en matière de risque industriel, et aussi en s’appuyant sur la constitution du réseau international avec la première apérition française d’un programme international en 2010 : un programme dommages avec une captive et plus de 70 pays. Puis viendra l’intégration des activités françaises de Nassau en 2012.

Comment votre environnement de marché évolue-t-il ?

2021 a été difficile sur le marché ne serait-ce que parce que cela faisait cinq années consécutives que les résultats du segment des grands risques étaient déficitaires. Le redressement tarifaire s’est poursuivi car l’année a été intense sur le plan de la sinistralité, et les réassureurs se sont montrés plus exigeants sur les tarifs mais aussi sur les conditions de l’assurabilité et sur la donnée dont ils souhaitent disposer.

2021, c’est aussi des points de sensibilité, avec la contraction de la capacité disponible sur des zones très exposées aux Cat Nat ou toutes les expositions et garanties afférentes aux carences de fournisseurs. D’autant plus pour HDI qui est un assureur de grands industriels, par définition concernés à la fois par leurs implantations dans des zones à risques et gros utilisateurs de chaînes d’approvisionnement complexes. HDI est un assureur important des industries automobile et pharmaceutique par exemple, secteurs où les supply chains sont au cœur des modèles économiques.

De fait, nous sommes plus exigeants sur l’analyse de ces risques afin d'être présents le jour où il y a un sinistre majeur et être en mesure de faire face à nos engagements. Cette exigence est pénible pour nos clients et j’en suis consciente mais c’est la clé de l’assurabilité de ces risques.

Comment les clients contrent-ils le moindre appétit des assureurs ?

La dissémination des programmes est un des faits marquants de 2021 avec plus de co-assureurs au sein d’un même programme. Il faut aujourd’hui plus de monde pour boucler la même capacité. La capacité du marché à mobiliser ses capitaux sur les risques les plus critiques a évolué. Au total, il y a des segments de marché, comme l’énergie ou le ferroviaire, où les capacités se sont réduites.

Alors HDI s’enorgueillit de ne pas donner de coup de barre brutal à sa politique de souscription qui reste stable dans le temps. Pour autant, notre appétit évolue en fonction à la fois du prix de la capacité, des résultats techniques mais aussi en fonction de l’engagement du client en matière de prévention et de gestion des risques. Un client qui va investir à nos côtés au travers d’une captive ou de franchises gérées va faciliter l’assurabilité de ses risques. Par exemple, HDI en France accompagne ses grands clients industriels dans leur programme transport. Typiquement, sur ce marché hyper compétitif, notre prédilection se porte sur les programmes d’assurance avec une captive. Au-delà de la gestion de captives et de la qualité de services de nos prestations, nous accentuons nos efforts sur la partie services pour une meilleure maîtrise des cumuls sur un navire ou dans un avion ; on a beaucoup investi sur la data pour mieux les accompagner. Cette émergence des captives est un autre fait saillant de l’exercice passé.

Vous quitterez prochainement HDI Global SE pour le courtage ? Quelle sont vos motivations ?

Permettez-moi d’abord de dire que j’ai passé quatre années fabuleuses chez HDI Global, entreprise entrepreneuriale faite de collaborateurs professionnels et sympathiques. Je les quitterai solides dans leurs équilibres financiers, ambitieux et pleins de projets de développement. Depuis maintenant vingt ans, je travaille avec les courtiers. J’ai beaucoup apprécié cette relation et suis très intéressée de pouvoir découvrir comment accompagner nos clients dans ce rôle. Je suis honorée de rejoindre une communauté de grandes personnalités qui m’ont inspirée tout au long de ma carrière. Mais pour le moment, je suis bel et bien toujours en poste chez HDI, au service de mes équipes, de nos clients et de nos partenaires.

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