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Groupama résiste aux vents

Publié le 30 mars 2023 à 8h30

Louis Johen    Temps de lecture 3 minutes

En dépit d’un marché défavorable, Groupama a terminé l’exercice 2022 avec un chiffre d’affaires en hausse et un bénéfice en baisse.

« Toutes les planètes nous étaient hostiles avec la conjonction de trois facteurs inédits : une reprise brutale de l’inflation, une remontée sans précédent des taux d’intérêt et une intensité climatique avec des phénomènes jusque-là jamais observés », a résumé Thierry Martel, directeur général de Groupama, pour introduire la présentation des résultats 2022 de l’assureur mutualiste. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 4,3 % à 15,9 Md€ et un résultat net de 454 M€, le groupe a toutefois bien résisté aux vents contraires. Dans le détail, Groupama fait progresser son chiffre d’affaires France de 2,9 % à 13,23 Md€, et celui de l’international de 14,3 % à 2,48 Md€. Par branches, les assurances de personnes s’inscrivent en croissance de 0,8 % à 7,8 Md€ tandis que l’assurance de biens et responsabilité grimpe de 8,6 % à 8 Md€. Le ratio combiné non-vie se détériore et passe de 97,8 % à 99,4 % sur un an. « Tout le monde regarde les climatiques, alors qu’en fait notre problème numéro un, c’est l’inflation. C’est la conséquence la plus lourde sur nos résultats », a insisté Thierry Martel. Protégé par la réassurance et nourri par la réalisation de plus-values exceptionnelles, le résultat net de Groupama ne baisse « que » de 39 M€ par rapport à la performance historique 2021 de 493 M€. Le repli du résultat opérationnel, qui chute de 27 % à 349 M€, est en revanche plus marqué.

Commentant le contexte de taux, le directeur général de Groupama a rappelé que le scénario de Solvabilité II prévoyait un choc de taux de 50 points de base, quand l’année 2022 a fait subir une variation six fois plus importante de 300 points de base. « Si cela ne se voit pas de manière directe dans nos résultats, cela impacte en revanche nos fonds propres de manière très importante. Les autorités prennent actuellement des mesures puissantes pour éviter que ne se rallume l’incendie d’illiquidité de 2008. C’est un choc mais nous sommes en capacité d’y faire face », a fait valoir Thierry Martel. De 10,7 Md€ à fin 2021, les fonds propres du groupe passent à 7,5 Md€, alors que, dans le même temps, le ratio de solvabilité progresse lui de 183 % à 207 % ! Concernant la sur-sinistralité 2022, le dirigeant de l’assureur mutualiste a souligné les bienfaits protecteurs de la stratégie de cession du groupe. « Nous avons une politique de réassurance construite et protectrice qui fait que le résultat 2022 n’a été que modérément affecté par ces sinistres climatiques pourtant exceptionnels », s’est-il félicité. Un résultat également tiré par les activités internationales du groupe, notamment en Italie et dans les PECO, qui représentent désormais et de manière assez nouvelle, le quart de ses bénéfices annuels.

(Crédit photo : Adrien Vion)

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