Interview de la semaine

« GIAM gère 360 portefeuilles pour les assureurs du groupe Generali comme pour des clients externes »

Publié le 18 novembre 2021 à 9h00

Stéphane Tufféry    Temps de lecture 4 minutes

Rencontre avec Bruno Servant, CEO de Generali Insurance Asset Management depuis le 1 mars dernier et responsable du développement de solutions d’investissement pour les compagnies d’assurances du groupe Generali comme pour les tiers, assureurs et fonds de pension. Bruno Servant a rejoint Generali en 2007 et a notamment été directeur des investissements de Generali France de 2012 à 2021.

Que représente Generali Insurance Asset Management au sein du groupe Generali ?

Generali Investments fait partie du groupe Generali. C’est l’un des leaders de la gestion d’actifs avec des encours d’environ 500 Md€ et c’est la marque commerciale des sociétés de gestion du groupe. Son modèle économique repose sur la combinaison de compétences clés en gestion d’actifs et de nouvelles philosophies et stratégies d’investissement proposées par des boutiques spécialisées, le tout au sein d’une seule et même plate-forme. Parmi les sociétés représentées sur la plate-forme, Generali Insurance Asset Management (GIAM), avec environ 460 Md€ sous gestion à fin juin, est la plus importante en volume. Je dirige cette société depuis mars 2021.

Quelles sont les spécificités de l’offre de gestion d’actifs de GIAM ?

GIAM propose des solutions d’investissement pour les compagnies d’assurances du groupe Generali ainsi que pour les tiers, acteurs de l’assurance et aussi fonds de pension. Sa spécialité est la gestion assurantielle intégrant tous les objectifs des clients tels que les résultats financiers, la gestion de la « duration », l’adossement actif passif, en intégrant les budgets de risque et leurs spécificités comptables.

Qui sont vos clients ? 

Au total, nous gérons 360 portefeuilles pour le compte des assureurs du groupe mais aussi pour des clients externes à hauteur d’une soixantaine de portefeuilles et d’environ 50 Md€. Nous assumons cette gestion pour le compte de nos clients en fonction d’allocations qu’ils ont eux-mêmes définies. Parmi nos clients externes, les fonds de pension en Italie ont la particularité d’être plus diversifiés dans leurs investissements, ils sont aussi davantage exposés à la volatilité des marchés financiers car ils sont comptabilisés en valeur de marché.

Quelle est la répartition de vos capitaux sous gestion par grandes classes d'actifs ?

GIAM travaille à créer de la valeur pour le compte de ses clients assureurs. Pour ce faire, la société gère des produits de taux pour 84 %, des actions pour 5 %, des liquidités pour 3 %, du Multi-Asset pour 1 % et d’autres classes d’actifs pour 7 % du total. L’immobilier compte pour 30 Md€ en volume et cette activité est gérée par une équipe dédiée. GIAM gère aussi des fonds, notamment monétaires ou plus spécialisés pour un montant total de 15 Md€.

Y a-t-il des différences avec la répartition des actifs du groupe Generali ?

Les actifs du groupe s'élèvent à 672 Md€ (tous types d’actifs réunis) au 30 juin 2021. 60 % sont des actifs généraux, tandis que 14 % sont représentés par des unités de compte et 26 % par des investissements de tiers. La répartition des actifs généraux est la suivante : 85 % de titres à revenu fixe, 6 % d'actions, 4 % d'immobilier et de liquidités, 1 % d'autres classes d’actifs 

Qui sont les collaborateurs de Generali Insurance AM ?

Au total, 155 personnes travaillent pour GIAM en Europe. Soixante-dix d’entre elles sont dédiées aux investissements, trente collaborateurs se consacrent à la recherche et une dizaine aux clients internes et externes.

Quels sont les besoins de vos clients assureurs ? 

Au début de la crise Covid-19, le risque de dégradation de la qualité de crédit des émetteurs a pris une grande importance pour nos clients même si les politiques des banques centrales l’ont ensuite largement atténué. Dans le contexte de faiblesse des taux souverains, la volonté de diversification vers l’immobilier, la dette privée ou de moindres notations que l’investment grade traditionnel s’est fait jour ces dernières années. Du fait là encore de l’environnement de taux, la souscription d’obligations souveraines en devises autres que l’euro est une demande forte également ; sachant qu’il y a pour nous, asset manager sous gestion assurantielle, un travail systématique de couverture du risque de change en pareil cas. Sur le marché français, ces souscriptions de dettes souveraines hors zone euro se sont réalisées aux États-Unis et au Japon. Enfin, aujourd’hui que le risque inflationniste revient sur le devant de la scène, l’immobilier ou des actifs de « duration » courte apparaissent aussi comme un bon outil pour s’en prémunir. 

Quelle est votre feuille de route à la tête de GIAM ? 

Ma feuille de route est claire et porte sur la montée en puissance des investissements ESG, le développement de la clientèle externe et l’extension de notre recherche crédit. C’est sur ces trois pans de notre activité que se concentrent nos efforts au service de nos clients. 

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