Patron de toute l’assurance du groupe BPCE depuis près d’un an,Jean-François Lequoy fait le point surl’activité vie du bancassureur l’an dernier et les grands rendez-vous du groupe pour 2015.
Concernant l’épargne, quelle collecte enregistrez-vous en 2014 ?
L’an dernier, nous avons connu une forte dynamique decollecte en assurance vie, avec un chiffre d’affaires en hausse de 23 % sur lesneuf premiers mois de 2014 par rapport à l’exercice précédent. A fin septembre2014, les encours atteignaient 41 Md€, en hausse de 5 % sur un an, avec unecollecte nette positive de 900 M€ à la fin du troisième trimestre. Donc unecroissance supérieure à celle enregistrée par le marché sur la même période.
Quels taux servirez-vous au titre de vos contrats et supports en eurospour l’exercice ?
Nous considérons que les taux 2014 doivent refléterl’environnement inédit de taux très bas que nous connaissons actuellement.Rappelons que les taux d’intérêt à 10 ans s’établissent à moins de 1 % depuisfin novembre 2014, alors qu’ils étaient encore de 2,5 % en début d’année. Pourfaire face à un avenir incertain dans lequel les taux peuvent resterdurablement bas ou faire l’objet d’une remontée brutale, nous avons choisi d’ajusterles taux servis à la baisse et de doter la PPE [Les contrats vie du réseau Caisse d'épargne, portés par CNP assurances, ont servi pour 2014 des taux s'étalant de 2,20 à 2,70%, NDLR]. Et ce, d’autant plus que, comptetenu de la baisse du niveau de l’inflation, les taux servis peuvent baissersans que cela ne dégrade les rendements réels pour les épargnants.
Comment évolue la répartition de vos encours d’épargne entre fondseuros et UC ?
Le contexte actuel de taux bas est favorable aux unités de compte, quidevraient devenir de plus en plus attractives pour les épargnants. La part desUC s’établit aujourd’hui entre 15 et 16 % dans notre collecte, à peu près aumême niveau que le marché ; une part appelée à croître. En effet, l’objectif que nous nous sommes fixé dans notre planstratégique est d’augmenter la part des UC jusqu’à environ 20 % d’ici fin 2017.Dans cette perspective, nous avons revu notre gamme d’assurance vie afind’inciter les clients à aller vers les UC en les sécurisant, et en accompagnantnos épargnants dans cette démarche grâce à des options de gestion adaptées àleurs besoins.
Quid de l’eurocroissance et de "vie génération" ?
Nous souhaitons lancer un produit "viegénération" dans le courant de l’année 2015 ; quant à l’eurocroissance,notre calendrier est fixé à 2016. L’environnement réglementaire de l’eurocroissance,intermédiaire entre l’euro et les UC, est intelligent. Et il ne fait pas dedoute que cette offre rencontrera sa demande. Le contexte actuel de taux trèsbas est toutefois très défavorable à son lancement. Sauf à offrirune garantie du capital très inférieure à 100 %, ou alorsà un horizon très lointain, les assureurs ne peuvent en effet pas avoir, pourles contrats eurocroissance, une allocation d’actifs plus dynamique que celledes fonds euro.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Jean-François Lequoy dans l'édition de février de La Tribune de l'assurance.