À l'horizon 2025, Crédit agricole assurances décline son nouveau plan stratégique, avec l’ambition d’asseoir sa place d’opérateur incontournable de la santé et de la retraite, individuelle et collective.
Le « bancassureur universel, présent sur tous les marchés et tous les métiers », comme se définit Crédit agricole assurances, partage en cette rentrée ses « Ambitions 2025 ». Fin 2021, la compagnie enregistrait un chiffre d’affaires de 36,5Md€ – dont 29,7Md€ en France – un ratio de solvabilité de 245 % et une contribution au PNB du groupe de 7 Md€.
En épargne, cœur de métier du bancassureur, l’encours fin 2021 s’élève à 323 Md€ dont 26,8 % d’unités de compte (UC). Crédit agricole assurances souhaite à moyen terme diversifier ses solutions d’épargne et créer des offres plus engagées via la mise à disposition d’UC responsables. Il vise pour 2025 un encours de 345 Md€, dont 110 Md€ en UC. Avec une provision pour participation aux excédents (PPE) parmi les plus hautes du secteur, de 6,3 % soit 13,8 Md€, il s’assure une réserve confortable face à la montée des taux et la forte inflation.
La compagnie entend également se renforcer sur le marché de la retraite et décliner une gamme complète. « Face à l’accélération du vieillissement et aux incertitudes relatives notamment à la réforme des retraites, nous souhaitons accompagner et anticiper ce tournant avec les Français », explique Philippe Dumont, directeur général de Crédit agricole assurances.
L’offre de services « Bien vieillir demain » sera renforcée en s’appuyant sur les partenariats avec Nexecur et Europ assistance France (dont le groupe détient 50 % du capital). Et un fonds de retraite professionnelle supplémentaire (FRPS) devrait voir le jour en décembre prochain portant l’ensemble des encours retraite, collective et individuelle.
Accélérer sur la santé collective
En santé, Crédit agricole assurances se lance l’objectif d’augmenter de 40 % ses bénéficiaires, sur une base de 1,7 million d'ayants droit. Le groupe cherche ainsi à s’étendre à tous les marchés (seniors, pros & TNS et entreprises) et à de nouveaux territoires (étudiants, fonction publique). Cela passera notamment par un accès aux soins facilité et la mise à disposition d’une plate-forme permettant des parcours de soins 100 % digitalisés, pour les contrats individuels et collectifs.
Crédit agricole assurances annonce par ailleurs la création d’un métier santé et territoires, porté par Crédit agricole SA. La feuille de route reste encore à définir mais l’ambition générale est la lutte contre les déserts médicaux et l’accompagnement du vieillissement.
« Nous souhaitons créer une business line qui comprendra deux services, un accès aux soins orienté télécare, et une offre dédiée aux aidants. Cela ira de la labellisation d’offres externes de service de maintien à domicile, à des partenariats avec des centres de santé », précise Pierre Guillocheau, directeur des assurances collectives de Crédit agricole assurances. La facturation de ces nouveaux services n’est pas encore établie.
+2,5 M de contrats dommages particuliers
Numéro deux sur le marché habitation et n°7 sur le marché auto, selon Philippe Dumont, le groupe souhaite poursuivre son développement rapide en IARD et affiche un objectif à l'horizon du plan de plus de 2,5 millions de contrats dommages des particuliers. Cela implique un gros coup de collier puisque cela reviendrait à tripler le rythme de progression – actuellement plus 250 000 nouveaux contrats sont souscrits chaque année. Avec un taux d’équipement pour les caisses régionales de 43 %, le bancassureur estime qu’il reste une « marge de progression importante » et un travail sur l’assurance inclusive se poursuit également avec des réflexions sur les entrées de gamme. « Après le lancement d’une nouvelle offre économique auto en début d’année, nous travaillons pour déployer en fin d’année une offre MRH dédiée aux jeunes locataires », poursuit-il.
Le groupe voit en la réforme récolte une opportunité pour poursuivre son développement. « Nous y sommes très favorables car l’ancien système ne permettait pas une bonne mutualisation des risques. Il était structurellement déficitaire et nous faisait entrer dans un cercle vicieux de majoration tarifaire. Les paramètres qui viennent d’être communiqués par le Président, soit la possibilité d’avoir une franchise à 20 %, plus basse que ce que nous imaginions, et un taux de subvention qui passerait de 65 % à 70 % de la prime d’assurance, nous semble bon du point de vue de l’attractivité », commente Guillaume Oreckin, directeur général de Pacifica. Le groupe se fixe l'objectif d'accompagner un agriculteur sur quatre à l'horizon 2025.
À ce stade, pas de critiques à formuler donc, de même sur la création d’un pool commun. « C’est important qu’il y ait une mutualisation du risque pour éviter que certains acteurs soient dans une position de pick & choose et que l’on réponde vraiment à l’esprit de la réforme », complète-t-il. Quant à la date butoir du 1er janvier prochain, « nous seront prêts », conclut-il.