Les bons comptes font les bons amis. Sous tension du fait de la sinistralité climatique et de l’inflation, Covéa (Maaf, MMA et GMF) conclut l’année 2022 avec un chiffre d’affaires de 22,7 Md€, en croissance de 19,1 % grâce particulièrement à l’intégration de PartnerRe depuis juillet 2022 qui contribue à hauteur de 4,1 Md€. Le résultat net a progressé de 7 % à 896 M€, dont 348 M€ pour PartnerRe, et le ratio de solvabilité s’établit à 226 %. L’assureur s’en sort à bon compte de même que PartnerRe dont le résultat opérationnel a presque doublé en un an, à 809 M$ en 2022. Son ROE atteint 12 % (+4,2 pts) et son ratio combiné se situe à 86,6 %, en amélioration de 3,9 points, un très bon score face aux tendances de marché.

« Notre solidité s’explique notamment par une souscription disciplinée et une diversification géographique. Notre rachat a été bien reçu par les courtiers et nos clients. Cela nous a été favorable aussi bien en vie qu’en non-vie. Nos clients français ont confiance dans nos pratiques, ils savent que les informations qu’ils nous apportent ne seront pas communiquées à Covéa. Cette frontière est très importante pour nous sinon les affaires seraient impossibles », partage Jacques Bonneau, directeur général de PartnerRe. Covéa insiste également sur l’autonomie du réassureur bermudien, dont l’arrivée dans le groupe s'assimilerait davantage à un arrimage qu’à une intégration. « Nous avons acquis PartnerRe car c’est une activité saine, rentable et utile pour le futur du groupe. Il ne s’agit pas de dénaturer PartnerRe mais d’encourager son développement, explique Thierry Derez, directeur général du groupe. Une des forces de PartnerRe est sa capacité à éclairer très tôt dans l’année sur ses conditions de renouvellement. Cela est précieux lorsqu'on doit placer des programmes de réassurance rapidement. Ce qui fait de PartnerRe un acteur apprécié et nous voulons perpétuer cela. »

Leader parmi les assureurs dommages sur son marché domestique, Covéa a été fortement touché par l’ampleur des sinistres climatiques de 2022, même si ces derniers « ont été partiellement compensés par les cessions en réassurance, des reprises de provisions d’égalisation et l’impact favorable de la remontée des taux d’intérêt sur le provisionnement des rentes à long terme », indique le groupe. La grêle aura été à l’origine de 170 000 sinistres auto/MRH pour une indemnisation totale de 800 M€ tandis que la sécheresse aura provoqué 30 000 sinistres pour un total de 430 M€. Le ratio combiné s’établit ainsi à 99,1 % (+2,5 pts). Les primes dommages du groupe s’élèvent à 9 888 M€ (+0,5 %), dont 5 981 M€ (+0,9 %) pour le marché des particuliers et 3 525 M€ (stable par rapport à 2021) pour les professionnels et entreprises.

Le marché de l’assurance de personnes est lui en repli, avec 5 418 M€ de primes en 2022, en baisse de 2,7 %, notamment à cause de l’épargne-vie. La collecte brute diminue de 7,7 %, principalement sur les fonds euros et dans une moindre mesure sur les unités de compte. En santé et prévoyance, les primes sont en progression (+3,3 %), tirées par le marché prévoyance en hausse de 7,4 % et les contrats collectifs, avec 853 M€ de primes (+5,2 %). Sur les contrats individuels, les primes s’élèvent à 1 618 M€ (+2,3 %).