Stratégie

CCR Re : démarrer petit mais voir grand

Publié le 29 septembre 2022 à 8h30

Juliette Lerond-Dupuy    Temps de lecture 3 minutes

CCR Re pousse les feux sur sa croissance en ouvrant son capital à un investisseur tiers pour prendre une part majoritaire de la filiale du groupe de réassurance CCR.

Cinq ans après sa filialisation du groupe CCR, la société de réassurance de marché CCR Re annonce lancer une augmentation de capital d’ici fin juin 2023 à hauteur de 200 M€ « dans une transaction permettant de détenir une part majoritaire du capital de la filiale de réassurance de marché », indique le groupe. « Un grand nombre de candidats se sont déjà positionnés. Le choix pourra se porter aussi bien sur un ou plusieurs actionnaires », indique Bertrand Labilloy, PDG de CCR Re.

« La décision de CCR de se donner les moyens d’accompagner le développement de la réassurance de marché s’inscrit dans la continuité de notre filialisation et dans notre plan stratégique Horizon 2025 », poursuit-il. L’augmentation de capital doit permettre à CCR Re « d’atteindre la taille et la rentabilité critiques nécessaires à terme pour autofinancer sa croissance au rythme de celle du marché, qui est d’environ 8 % ». L’enjeu étant de générer un chiffre d’affaires suffisamment important pour s’assurer une bonne diversification du risque et s’affirmer comme un acteur crédible de la réassurance mondiale. « En cinq ans, notre chiffre d’affaires est passé de 400 M€ à près de 900 M€, ce qui a accru la rentabilité de nos fonds propres et nous proposons de faire de même sur les cinq ans à venir », affirme le PDG.

Créant la surprise lors de son annonce, « cette opération était finalement prévisible car CCR Re a montré ces dernières années une dynamique commerciale forte. Concernant l’ouverture de son capital à un tiers, il s’agit là d’un choix politique. L’État aurait pu apporter les capitaux mais a vraisemblablement préféré se tourner vers le privé », commente Romaric Chalendard, actuaire et président fondateur de Castom.

Course aux fonds propres

À terme, cette opération pourrait provoquer une séparation plus marquée entre CCR Re et sa maison mère, actuellement actionnaire à 100 %. Si le groupe CCR voit sa part au capital de l’entreprise diminuer, il peut escompter que celle-ci prenne de la valeur grâce à la croissance de sa filiale. Une perspective bénéfique pour le renflouement du régime Cat Nat, qui fond d’année en année sous les coups de la sinistralité climatique. Selon la société de conseil Ubyrisk consultants, la provision pour égalisation du régime s’élevait fin 2021 à 2,9 Md€ contre 3,7 Md€ fin 2015.

Face à la dégradation de la sinistralité des événements naturels et à l’érosion des capitaux de réassurance, CCR Re n’échappe pas à la course aux fonds propres. Le réassureur, qui ambitionne une croissance annuelle moyenne de 15 %, vise une hausse de ses fonds propres de 200 M€ (sur les 1 315 M€ actuels). « On peut imaginer que l’augmentation de capital en actions sera également suivie d’une levée de dettes afin de se donner une marge de manœuvre supplémentaire », projette Romaric Chalendard.

Enfin, le plan d’affaires à l’horizon 2027 adopté par CCR Re fixe l’objectif d’une activité générant environ 2 Md€ de primes brutes (contre 843 M€ en 2021) avec une rentabilité du capital (return on equity) de 10 %. « Un objectif atteignable avec une croissance de l’activité de 15 % par an en moyenne, dans la continuité des plans stratégiques précédents », commente Bertrand Labilloy.

Des indicateurs favorables

Note S&P : A perspective stable

Ratio de solvabilité : 192,5 % en 2021 (vs 174,4 % en 2020)

Chiffre d’affaires : 764 M€ au S1 2022 (+15 % par rapport au S1 2021)

Ratio combiné : 98,2 % en non-vie au S1 2022 (vs 97 % au S1 2021)

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