Interview de la semaine

« CBP France est en croissance de plus de 8 % en 2020 »

Publié le 14 mai 2021 à 8h00    Mis à jour le 18 mai 2021 à 9h29

Nessim Ben Gharbia

Stéphane Soudeix, président de CBP France

Nessim Ben Gharbia
Journaliste 

A la tête de CBP France, courtier spécialiste de l’emprunteur, Stéphane Soudeix commente ses résultats 2020 et dévoile ses objectifs à moyen terme.

Comment l’assurance emprunteur a-t-elle traversé la crise de la Covid-19 en 2020 ?

Nous avons observé comme tout le monde un ralentissement fort de l’activité sur le premier confinement, les clients qui étaient dans une dynamique d’achat immobilier ont été stoppés dans leur démarche, les agences immobilières ont été fermées, et il n’y a pas eu de signatures de compromis de vente immobilière. Pour leur part, les banques étaient très préoccupées par la mise en place des PGE par les entreprises. Pour les dossiers en cours de traitement, les compagnies d’assurance et les banques ont fait preuve de souplesse sur le critère de la visite médicale. Les professionnels ont notamment accepté des clients sur la base de simples questionnaires sur leur état de santé, les établissements de santé ayant déprogrammé un certain nombre d’actes médicaux.

Nous avons également eu des sollicitations sur la garantie chômage, les emprunteurs ayant confondu chômage partiel avec l’assurance perte d’emploi, et voulaient donc être indemnisés sur leur perte de revenus. Or, la garantie perte d’emploi ne garantit pas les baisses de revenus consécutives au chômage partiel. Par ailleurs, nous n’avons pas observé de sur-sinistralité en 2020, il y a bien eu des décès, mais cela a été compensé par la baisse de la sinistralité sur d’autres risques, conséquente notamment à la baisse des accidents de la route.

Sur le plan économique, l’activité perdue pendant le confinement a été rattrapée par la suite. Au 31 décembre 2020, les banques ont accordé plus de crédits immobiliers en 2020 qu'en 2019 (progression de 2,3 %), le marché de l’immobilier ayant fait preuve de dynamisme lors du premier déconfinement. Enfin, le canal digital a été bien plus utilisé dans la souscription d’assurance emprunteurs, ainsi que dans la déclaration/gestion de sinistres.

Quelles conséquences en termes de chiffres pour CBP ?

Notre chiffre d’affaires 2020 a observé une croissance de plus de 8 %. Nous étions à 181,9 M€ en 2019, et on sera à 197 M€ en 2020. Nous avons eu plus de 260 000 affaires nouvelles sur l’assurance individuelle, 15 000 affaires nouvelles en prévoyance, soit une croissance comparable à celle observée en 2019. Nous avons également des partenariats nouveaux, à travers cinq appels d’offres remportés.

Quels sont vos perspectives sur 2021 ?

A court terme, nous allons mettre en place les partenariats gagnés en 2020, et qui devraient nous permettre d’augmenter entre 10 et 15 % le nombre de nos affaires nouvelles. Nous allons également travailler pour développer notre chiffre d’affaires en prévoyance individuelle.

Dans le contexte économique, la demande est-elle plus importante sur la garantie perte d’emploi ?

Aujourd’hui, cette garantie est souscrite par moins de 2 % des emprunteurs parce que la quasi-totalité des banques ne l'inscrivent pas dans les critères de garantie CCSF. Pour celles qui le font, nous ne pouvons objectivement critiquer cette démarche, surtout en ces temps d’incertitude économique, le risque de perte d’emploi étant infiniment supérieur au risque d’incapacité de travail pour maladie ou accident, ou celui du décès. Le vrai sujet est son rapport garantie/prix. Aujourd’hui, comme la garantie perte d’emploi est souscrite par très peu d’emprunteurs, ceux qui la proposent ne peuvent mutualiser financièrement ce risque. Si on avait 25 % des emprunteurs qui étaient couverts par cette garantie, on pourrait a minima diviser son prix par deux. Pour le coup, ça relancerait le débat sur le rapport prix/garantie de cette couverture.

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