« Catlin France met le cap sur les PME en RC »

Publié le 4 décembre 2014 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h36

Florence Duflot


En 30ans, Catlin a réussi à s’imposer dans le monde de l’assurance. Alors que labranche aviation représente la part la plus importante de son portefeuille en France,le groupe mise aujourd’hui sur la RCMS et la RC pour se diversifier, notammentauprès des PME.

Commentle groupe fonctionne-t-il aujourd’hui ?

Ses premières pierres ont été posées au Royaume-Uni en 1984par Stephen Catlin, son fondateur. Celui-ci est à l’origine de la création dusyndicat Catlin au Lloyd’s de Londres (sous le n° 1003, puis 2003), devenu lepremier syndicat émanant d’une compagnie d’assurance et de réassurance. Sur lemarché britannique, Catlin apparaît comme l’un des plus beaux modèles de réussite.Spécialisé à l’origine sur l’assurance des grands risques en dommages aux bienset sur la réassurance des risques catastrophiques, il s’est, en 30 ans, internationaliséet diversifié. Il souscrit aujourd’hui des affaires dans une trentaine debranches et propose à ses clients des solutions de risk management. Sonorganisation fonctionne autour de six hubs répartis sur quatre continents. Catlinest désormais présent dans 25 pays avec 55 implantations. Le même niveaud’expertise par ligne de produits est offert au client, quel que soit le bureausollicité. En 2013, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires mondial de 5,3 Md$(dont 48 % hors UK), en hausse de 10,9 %. Le ratio combiné s’est établi à 85 %en 2013 avec un rating A attribué parles agences de notation AM Best et Standard & Poor’s. Le CA prévisionnelsur 2014 est estimé à 5,7 Md$. En juin dernier, le groupe qualifiait sesrésultats d’historiques en termes de profitabilité.

Dans cecontexte, comment se positionne le Hub Europe continentale ?

Catlin a démarré son activité en Europe continentale en 2003en s’installant à Cologne en Allemagne. Le siège de sa compagnie affiliée,Catlin Europe SE y est d’ailleurs établi. Celle-ci souscrit des affaires au nomdu syndicat du Lloyd’s 2003 et de Catlin UK. Depuis, son activité s’est étendueaux principaux pays d’Europe occidentale, jusqu’à l’Autriche et aux pays nordiques. Certains sont en effet dotés de savoir-faire particuliers en termes desouscription, comme la Norvège avec la pisciculture. Fin 2013, l’Europeparticipait au CA global du groupe à hauteur de 540 M$ avec environ 300 collaborateurs.

Quelle est la place de la France ? Surquelles lignes de produits intervient-elle ?

Le marché français, le deuxième d’Europe continentale aprèsl’Allemagne en termes de chiffre d’affaires, a été investi en 2007. La brancheaviation qui a été lancée après le maritime représente désormais la part laplus importante de notre portefeuille. Nous occupons la quatrième place sur lemarché hexagonal. Nous couvrons tous les risques depuis la compagnie aériennejusqu’aux drones, en passant par l’aviation légère. Les lignes financières (RCMS, fraude et RC bancaire) et laRC constituent nos deux autres principaux chevaux de bataille. Notrepositionnement sur le risque construction (TRC et TRM), les risquespolitiques/terrorisme et la mortalité du bétail est plus récent. Enfin,l’individuelle accident reste encore marginale. Cette année, nous avonspoursuivi notre diversification en nous orientant sur les segments énergie etRC professionnelle, notamment pour les professions réglementées.

Vousavez donc dû renforcer vos effectifs ?

Absolument. Nous employons aujourd’hui une vingtaine depersonnes. Nous nous sommes entourés de souscripteurs seniors en aviation, enRC et en lignes financières. Et nos recrutements, notamment via l’Ifpass et lesréseaux sociaux, se poursuivent. Favorables à la mixité intergénérationnelle,nous donnons aussi leur chance à des jeunes.

Quelleest votre politique en matière de distribution ?

Nous nous appuyons exclusivement sur le courtage pourcommercialiser nos offres. Nous travaillons à ce jour régulièrement avec unecentaine de courtiers qui ont une vraie appétence aux risques et leur déléguonsd’importants pouvoirs de souscription. Pour vous donner une idée, nousapéritons en RC la 3e ligne de la SNCF.

A latête de Catlin France, quelle est votre feuille de route pour 2015 ?

Je dirai en premier lieu de mieux faire connaître Catlin surle marché français, car nous avons ici un déficit de notoriété par rapport auxpays anglo-saxons. Nos actions de sponsoring d’explorations scientifiques enArctique liées aux changements climatiques peuvent d’une certaine façon ycontribuer. Ensuite, développer notre part de marché, encore faible, en nousorientant en RC vers les PME, alors que jusqu’à maintenant nous étions trèstournés vers les grands comptes. Nous entendons aussi poursuivre ladiversification de nos lignes de produits et maintenir notre politique detransparence commerciale. Enfin, en termes d’indemnisation, nous serons incitésà suivre l’exemple de Catlin UK qui est identifié depuis cinq ans comme lemeilleur assureur dans ce domaine.

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