Axa espère que la bonne résolution 2022 des assurés ira vers son « Fonds Croissance ». Alors que les assureurs communiquent les uns après les autres le traditionnel taux de rendement du fonds euros de leurs contrats d’assurance vie, Axa fait le choix de mettre l’accent sur la performance de son fonds eurocroissance, à hauteur de 3 % pour 2021. « C’est un choix assumé et stratégique qui va dans le sens des assurés », assure Gilbert Chahine, directeur général de l’épargne, retraite et prévoyance des particuliers d’Axa France. « Dans le contexte durable où les taux obligataires sont proches de zéro et les rendements sur le fonds général sont très bas, nous nous devions d’avoir une proposition capable d’allier la garantie du capital avec une meilleure espérance de rendement. »

Le taux communiqué a en effet de quoi séduire les assurés. Les taux de rendement des fonds euros, en tendance baissière depuis plusieurs années, ne dépassent pas la barre des 2 % en 2021 (excepté pour la MACSF, pour Monceau sur son Carnet Multi épargne fermé à la souscription, et pour Garance). Une difficulté à laquelle se confronte également Axa France qui sert un taux de rendement entre 0,90 % et 1,35 % selon les modalités de versement d’une partie de l’épargne en UC. Certains points de détail sont cependant à prendre en compte. Selon les clauses du contrat « Fonds Croissance », l’épargnant est libre de récupérer les sommes investies quand il le souhaite mais il ne bénéficie dès lors d’aucune garantie en capital en cas de retrait anticipé, soit avant dix ans. Ce capital pouvant ainsi varier en fonction des marchés financiers. Un élément d’autant plus important à prendre en compte alors que la Bourse dégringole ces derniers jours.

« Un rendement historiquement résilient »

Cela ne freine pas les équipes d’Axa qui s’appuient sur la performance des années passées pour faire valoir la viabilité de leur support. Au titre des cinq dernières années, le taux de rendement du « Fonds Croissance » s’est ainsi fixé à 2,60 % en 2020, 3 % en 2019, 2,40 % en 2018 et 3,25 % en 2017, soit « une performance cumulée de 15 % », indique le communiqué de presse. « C’est un produit avec un rendement historiquement résilient. Il a du vécu, de la maturité », défend Gilbert Chahine, tout en saluant la bonne gestion de ces placements. « Cette résilience est la résultante de la gestion de notre actif. Nous investissons dans l’économie réelle, notamment en capital investissement, immobilier, et infrastrusture. Ces placements allient une faible volatilité et un potentiel de rendement plus élevé que les taux obligataires. »

En 2021, Axa France indique avoir doublé la collecte sur l’eurocroissance (600 M€ en 2021), qui représente à présent 1,5 Md€ d’encours. Quant à l’avenir du fonds euros classique, Gilbert Chahine ne coupe pas complément court. « Nous croyons beaucoup dans ce support mais cela ne veut pas dire que nous ne croyons plus au fonds général, bien au contraire. Il est un socle de l’assurance vie et il le restera. Mais aux côtés de l’eurocroissance », insiste-t-il. Côté Agipi, l’association d’épargnants associée à Axa, le fonds euros ne se trouve pas non plus au beau fixe, avec un taux de rendement des contrats CLER et CLEF de 1,10 % pour 2021 contre un taux de 3,10 % pour le support eurocroissance. Et préfère, dans un communiqué du même jour, mettre en avant son chiffre d’affaires : 2,6 Md€, en hausse de 26 %, tiré par l’épargne retraite (+ 32 %) et la prévoyance (+ 5 %). L’encours total s’établit désormais à 20,8 Md€, en hausse de 7 %.