Reportage

Axa à la rescousse de l’Arc de Triomphe

Publié le 8 octobre 2021 à 8h00

Sarah Hugounenq

Alors que le patrimoine est en première ligne face aux conséquences financières de la crise, le groupe Axa signe un mécénat exclusif de 2 M€ pour restaurer un emblème français : l’Arc de Triomphe.

Sarah Hugounenq
journaliste

Deux à trois ans. Tel est le temps précieux qu’a fait gagner le groupe Axa à l’Arc de Triomphe. « Des travaux étaient nécessaires pour restaurer le monument. Les études préparatoires et les consultations étaient faites, mais nous n’étions pas en mesure d’engager les financements nécessaires, explique Delphine Christophe, directrice de la conservation au Centre des monuments nationaux (CMN), opérateur public à la tête d’une centaine de monuments historiques de premier plan. Le mécénat d’Axa a véritablement permis de déclencher l’opération. » Et pour cause, grâce à une enveloppe exclusive de 2 M€, l’assureur couvre la totalité des dépenses de l’opération, à l’exception de la maîtrise d’œuvre, assurée par François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques. « Conclure un mécénat exclusif permet non seulement au CMN d’avoir un partenaire clef sans besoin de financement additionnel mais répond aussi à notre volonté de nous impliquer pleinement. Nous assumons d’avoir un impact fort sur les causes qu’on soutient plutôt que de multiplier les projets », précise Céline Soubranne, directrice du mécénat du groupe Axa.

Rançon du succès

« Fort impact » est bien le terme. L’enveloppe allouée devrait, à compter de décembre, faire changer la physionomie d’un monument usé par les années. Le parvis sera entièrement repris, les plots endommagés l’entourant changés, et les chaînes en fer forgé repeintes. Paradant au top 10 des monuments les plus fréquentés de France avec son 1,6 million de visiteurs annuels, l’édifice subit la rançon du succès : rampes d’escalier endommagées, murs encrassés, éclairage insatisfaisant… L’escalier historique qu’emprunte le public doit d’ici août 2022 retrouver son lustre d’antan. Il en sera de même des quatre piliers noircis par la pollution. Alors que le toit de l’édifice avait été conçu pour recevoir une sculpture sommitale avant que le projet ne soit abandonné, cet acrotère souffre d’infiltrations d’eau. Une fois l’étanchéité garantie, la salle en dessous sera remise en état pour devenir un atelier pédagogique.

Après le soutien à la restauration du château de Chambord, de la Salle des États au Louvre et de Versailles, le groupe Axa signe ici un nouveau partenariat de prestige avec les grands lieux de l’histoire de France. « Né en France mais rayonnant de par le monde, le groupe Axa cherche à soutenir des projets qui sont des symboles de la France et qui parlent à tous, partout où le groupe est présent, explique Céline Soubranne. Protéger et transmettre un patrimoine est une valeur très affinitaire avec notre métier. C’est pourquoi notre mécénat culturel se concentre sur les trésors nationaux et les monuments historiques. » Mais au-delà de l’éclat de l’opération qui tombe à propos après une forte médiatisation du monument empaqueté jusqu’en octobre par Christo, Axa a trouvé dans le CMN une oreille attentive. « Nous discutions avec eux depuis trois ou quatre ans de l’opportunité d’un mécénat autour de l’un de leurs monuments, poursuit Céline Soubranne. Cette institution dynamique nous a proposé dans sa large palette le projet qui répondait au mieux à notre approche du mécénat. Leur capacité à être force d’initiative et à nous écouter a été un vrai élément déclencheur. »

Synergie des causes

Réciproquement, la sonnette d’alarme tirée par le milieu patrimonial – mis à rude épreuve en dix-huit mois de pandémie dont dix de fermeture forcée – a aussi été entendue par un mécène qui avait priorisé ses actions sur l’urgence médicale et sociale depuis le premier confinement. Si le secours humanitaire (aide au Liban suite à l’explosion du port de Beyrouth ou face aux feux en Australie), et le développement durable (soutien à WWF ou Unicef) sont deux volets historiques de la politique de mécénat d’Axa, l’assureur assume leur hypertrophie en 2020. Selon Céline Soubranne : « Quand la pandémie est arrivée, toute l’action mécénat s’est mobilisée sur le personnel de santé puis l’accès au numérique à l’école ou pour les personnes isolées. Il y avait urgence et les institutions culturelles n’étaient pas en première ligne. Mais un an après, on les a vues souffrir. Ils ont besoin qu’on continue à investir. » La réponse à cette crise se trouve aussi dans la synergie des causes qu’opère l’assureur. Les visites offertes au Panthéon en contrepartie du don n’iront pas au seul bénéfice de l’entreprise mais aux associations dans lesquelles sont engagés à titre individuel les collaborateurs d’Axa. Ni tout à fait mécénat de compétence, ni uniquement mécénat financier, ni réel bénévolat, Axa invente un autre mode d’engagement.

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